If I was invisible...Wait, I already am !

30.6.07

Les Phrases qui Tuent.

Bon ben, j'feel pour vous parler de mon travail ces temps-ci semblerait. Quoi que vous avez pas à vous plaindre, au moins j'écris quelque chose. Pis moi ça me rend bin heureux d'avoir cette belle soupape qu'est mon blog pour déverser tout mon fiel et faire sortir la pression. M'semble que j'rentre plus heureux au travail le matin quand j'ai pu faire tout mon chialâge le soir.
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Donc je disais... Ha oui !
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Les phrases qui tuent. Vous savez de quoi je parle ? Ces phrases qu'on déteste entendre, celles de mauvaises augures, celle qui font monter notre pression sanguine de quelques crans tellement rapidement qu'un sourd pourrait entendre nos artères craquer. Ces phrases là.
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J'suis conforme à la règle, moi aussi j'en ai quelques unes. J'suis pourtant une personne assez tolérante et s'il m'arrive d'être vite sur la réplique j'ai pourtant pas habitude de m'emporter facilement.
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Mais ya de ces phrases parfois que j'entend au travail qui ont le tour de m'faire crochir les yeux et friser les ongles d'orteil, vous pouvez même pas imaginer. Le genre de phrase qui mérite un allé-simple dans l'air de service tout seul un 30 secondes pour lâcher un mot ecclésiastique ou deux en toute intimité et/ou devant une bonne partie du staff. En plus ils trouvent ça drôle les p'tits maudit.
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Que voulez-vous, semblerait que ce soit comique un fif en criss !
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Alors voici en primeur une de ces phrases qui, lorsque vous la prononcez devant moi, me procure de très intenses images mentales de ma main qui part de toute ses forces vers votre visage innocent de pauvre consommateur dans son droit.
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-J'vais prendre un Mojito. Bon. Vous pouvez remplacer le mot "Mojito" par sex-on-the-beach, pina colada, Margherita, red devil, singapour sling, ou tout autre cocktail long a faire et/ou à l'obscure recette connue de vous seul. Surtout si j'suis en plein rush.
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Essayez de vous l'imaginer là, j'vous fait même le descriptif du topo pour vous aider. 4h15, fin de l'après-midi. Il fait beau, il fait chaud. Vous êtes installé sur une terrasse d'une capacité de 108 places. Il y a trois serveurs ce qui leur fait 36 clients chacuns. Tout le monde a dîné puis ensuite est allé se promener dans le Vieux-Québec. Pis vers 4h00 tout le monde a fait, comme vous, "On pourrait aller prendre un verre avant d'aller souper!".
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Pis c'est là que vous êtes tous arrivés en même temps. Vous êtes pour la plupart passés devant l'hôtesse qui a de toute façon tellement de broue dans le toupet qu'elle se souvient même plus quelle est sa langue maternelle. Vous vous êtes installé tout seul, probablement à une table sale ou il y avait déjà des verres vides, m'obligeant à débarrasser à la va-vite et à perdre de précieuses secondes pour que vous tassiez vos coudes/sacoche/brochure touristique/bouteille d'eau/clés/etc de sur la table parce qu'évidemment vous y êtes allé du très pertinent commentaire "La table est collante" (Pauvre p'tite madame, arrêtez moi ça, j'vais vous faire un téléthon tellement vous faites pitié!).
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Pis là, alors que je vous déblatère les conneries d'usage (Bonjour!-vous allez bien?-c'est pour manger ou juste pour un verre?-Madame prendra?) en vous accordant au maximum 1 milliardième de mon attention parce que je pense encore aux précieuses secondes que vous m'avez fait perdre grâce à votre manque total de savoir vivre, vous me lâchez ça. "J'vais te prendre un mojito et/ou tout autre cocktail chiant.".
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HEEEEEEEEEEEEE CAAAAAALISS!
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Un mojito là, savez-vous c'est quoi premièrement? Ou c'est juste que c'est l'premier nom qui vous est v'nu en tête parce que depuis 1 an c'est rendu hot et trendy d'en boire ?
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Pour faire sur, j'vais vous l'expliquer. Un mojito c'est:
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1. se souvenir dans lequel des 24 sous-menus du sous-menu bar de l'ordinateur il est placé pour le puncher dans le système.
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2.Courir dans la cuisine faire chier un cuisinier qui n'a ni le temps ni le goût de me parler pour lui têter d'la criss de menthe fraîche de sa table froide à dessert.
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3. Hacher l'osti de menthe fraîche avec des gestes compulsifs et rageurs sur la plancher à découper du bar avec un couteau à fruit qui est un outil à peu près aussi utile pour ce genre d'ouvrage qu'une bêche à jardinage.
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4. Être pris pour laver la planche à découper du bar parce que ya plein de boutte de menthe pis de jus vert dessus pis que ça va tâcher les fuckin' oranges et citrons qui vont être coupés dessus après en plus de donner un très inopportun arrière-goût de menthe au citron qui sera utilisé pour givrer le verre du prochain kétaine qui va me caller un bloody cesar.
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5.Sortir un verre a zombie (Verre tubulaire à fond plat d'un demi-kilomètre de haut mais de la largeur d'un anus de bébé hamster) et foutre le p'tit tas de menthe haché dedans. Sacrer parce que la menthe est restée en parti non-négligeable collée sur les parois plutôt que de descendre au fond du verre comme c'est prévu de faire. La descendre avec une paille en serrant disant des mots pas beau à voix basse devant les clients anglophones accoudés au bar qui comprennent rien mais qui trouve ça ben drôle. Osti d'Ontariens.
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6.Mettre de la glace à ras bord. Éprouver une joie presque perverse à l'idée de faire une étape simple et facile.
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7. Mettre 1/2 once de rhum blanc dans le verre. Quasi-jubilation devant une deuxième étape simple facile et rapide.
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8. Mettre 1/2 once de rhum brun dans le verre. Atteindre l'orgasme devant cette enchaînement béni de gestes qui s'enchaînent.
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9. Échapper le bouchon du rhum brun à terre.
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10. Être désillusionné.
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11. Déposer rageusement la bouteille de rhum brun dans la main courante.
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12. Se foutre à 4 pattes pour chercher le bouchon du rhum brun tout en pestant contre le fait qu'on ai pas encore inventé les bouchons carrés qui roulent pas.
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13. Se relever avec le bouchon dans la main tout en disant à la réceptionniste de l'hôtel derrière nous qui rit de notre détresse d'aller s'acheter une vie.
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14. Chercher le sirop de canne parmi les 549206859078 sortes de sirop divers non classés en tapon dans un coin du bar peu accessible.
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15. Mettre du sirop de canne dans le verre.
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16. Prendre le pistolet à liqueur pour ajouter du Soda dans le verre pour compléter le mélange.
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17. Tomber en totale détresse devant le pistolet à liqueurs ou chaque touche est très ingénieusement étiqueté de codes simples du genre "PE", "DI", "T", etc servant à identifier le produit qui sortira du-dit pistolet.
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18. Décider de jouer safe et essayer une touche dans un verre vide. Non. Ça c'est du coke. Non, ça c'est du thé glacé. Oui!...Non, c'est du 7up. TABARNAK!!!. Bon, v'la le fuckin' soda.
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19. Renverser le verre qui a servi à tester le pistolet à liqueurs sur le comptoir.
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20. Laver le comptoir.
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21. Mettre le soda dans le verre avec un sourire totalement dément qui à au moins l'utilité de couper le goût de rire aux Ontariens.
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22. Mettre deux pailles et un bâtonnet dans le Mojito.
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23. Découvrir que le bâtonnet est trop court et qu'il a coulé dans le drink, pouvait potentiellement être dangereux pour la personne qui le boira.
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24. Envisager de le laisser là.
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25. Décider de faire preuve de professionnalisme. Tourner nonchalamment le dos aux clients Ontariens et retirer le bâtonnet avec vos doigts.
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26. Décorer le verre d'une branche de menthe et déposer sur le cabaret.
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27. Vous faire dire que votre branche de menthe est laide par la réceptionniste de l'hôtel et lui répondre d'aller s'faire foutre.
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28. Déposer le Mojito devant le client sur la table avec un sourire fake acquis au cours de nombreuses années de pratiques.
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29. Se trouver dans la merde parce qu'on a perdu le contrôle de la terrasse.
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30. Aller à la prochaine table, se faire commander un sex on the beach et sangloter.

La première Table

La restauration, c'est un milieu passionnant. Ça bouge vite, il y a toujours de l'action. Pourtant, ne vous y trompez pas, ce n'est qu'une façade.
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La restauration, c'est très "old school".
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Juste un petit exemple comme ça. Dans le domaine, on est parfois très superstitieux. Avec ou sans raison, allez savoir! Je dis souvent qu'en hôtellerie, l'espoir fait vivre. Espoir de faire de l'argent, espoir que demain soir sera meilleur, espoir d'avoir encore une fois une bonne semaine. Espoir d'avoir 40h00 plutôt que 15 ou 70, espoir qu'il fera beau, que les clients seront au rendez-vous, que le staff de la cuisine sera de bonne humeur, qu'on aura pas trop mal au pied, qu'on se fera pas vider notre caisse de change le vendredi soir du début d'un long week-end de trois jours ou toutes les institutions financières sont fermées.
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On passe notre temps à espérer.
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Et puis on croit en quelques trucs un peu ridicules parfois. Demandez au serveur de vous parler de l'effet "Première table de la soirée". Il comprendra peut-être de quoi je parle.
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C'est sans fondement aucun mais pourtant...
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Habituellement la première table de la soirée vous donne une idée de la soirée que vous aurez. Si la table est payantes, vous allez faire de l'argent ce soir là. Si les clients sont désagréables, il y a de fortes chances qu'ils le soient tous. Comme si c'était cette table là qui installait le beat, le mood du moment.
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Hier soir le Jeune Homme travaillait. 16h30 à [...]. J'fini toujours de travailler à [...]. C'est pas mal la seule chose sure que j'ai à l'horaire d'ailleurs.
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Première table: Un couple fin vingtaine, québécois. Lui militaire, elle dans la moyenne basse côté QI. Pas mesquins mais... Pas cultivés. C'est pas un reproche, c'est un fait. Pas de breuvages, pas d'alcool, pas d'entrée, pas de desserts. Deux plats principaux, en direct. Total de la facture? J'me souviens pas. Dans les 40 balles peut-être. Pourboire ? Zéro pis une barre. Ça fait déjà un drôle d'effet dans l'estomac, mais on désespère pas. J'suis pas du genre pessimiste.
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Deuxième table: Un couple fin quarantaine. L'homme refuse assez sèchement lorsque j'arrive pour emplir les verres d'eau. Ils consultent la carte des vins, alcools et eaux. Ils me demandent une bouteille de 750 Ml de San Pellegrino à 8$. J'arrive à la table avec la bouteille, la dame semble perplexe. "This is not a white wine !" J'vous jure, j'me suis même pas pris la peine de lever un sourcil en lui répondant d'un air affable "Beg ya pardon?". Madame croyait que le San Pellegrino, qui est une eau minérale, était en fait une bouteille de vin blanc de 750 Ml à 8 $. J'ai diplomatiquement orienté leur choix vers un rapitala, vin blanc italien standard et relativement abordable. Total de la facture: dans les 95 $. Pourboire: 5 $. J'avoue que là j'riais un peu moins.
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Troisième table: Cinq personnes âgées qui s'installent à l'intérieur pour manger. Là, ya pas eu de surprise. Les gens de l'âge d'or, faut leur donner ça, ils nous surprennent rarement. Cinq plats principaux, dans la catégorie "Pas trop dispendieux", en direct, sans accompagnement. Ils se sont aussi gâtés avec un énorme demi-litre de vin rouge maison pour les cinq. Et l'équivalent en pain de ce qui aurait pu nourrir une famille du mali pour quelque chose comme 8 mois. Total de la facture: 20-25 par tête. Pourboire: 2$-2.50$ par tête. C'était écrit dans le ciel. Puis j'crois que quand j'étais loin des regards indiscrets ça commençais à être écrit dans ma face aussi.
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Quatrième table: Un couple de japonais unilingues dans la cinquantaine. J'ai tu la tronche de quelqu'un qui parle le japonais moi ? On fini par se comprendre à grand renfort de gesticulation et de bonne volonté. Il gesticulait pis j'voulais comprendre en criss ce qu'il voulait. J'apporte un verre de rouge à monsieur, un jus de tomate (What the fuck !?!?) à madame. Je commande un plateau de fromage et leur fait porter une corbeille de pain par notre petite commis qui serait beaucoup plus à sa place chez Simmons que dans un restaurant. Lorsque je suis retourné sur la terrasse 3 minutes après avoir commandé le plateau de fromage, le temps de faire payer ma table de 5 personnes âgées à l'intérieur, ils étaient parti. Pourquoi ? Aucune idée. Il parlait juste japonais. Devant l'insistance du client l'hôtesse, voulant m'aider, avait sorti la facture du monsieur. Sans savoir, c'est pas sa faute, que lorsque l'on a des clients unilingues japonais, ou tout autre de même catégorie, on sort une facture AVEC le service inclu. Ce qu'elle n'a pas fait. Le jap à réglé en argent. À la cenne près. Là j'dois avouer que quand la p'tite hôtesse m'a dit pour la troisième fois "Where's your smile?" j'ai répondu un peu bêtement "Irene, would you do something for me? Please shut the fuck up for 10 minuts.". J'me suis excusé après, J'vous promet.
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Rendu là, j'me suis souvenu du mythe entourant la première table. J'dois admettre que ça arrive souvent que c'est vrai. Mais la vie est drôlement faite.
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Alors que je tentais de me dépêtrer avec la cinquième table que la cuisine était en train de toute me décâlisser parce qu'un sous-chef payé 6 fois mon salaire est pas foutu de se rendre compte qu'il n'y a plus de papier dans SON imprimante à commande et qu'il trouve le tour d'accuser le staff de plancher donc implicitement MOI, de SON erreur, le ciel nous est tombé sur la tête.
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Là, ça a été un peu rock'n'roll j'dois dire. C'est la course à la terrasse et a l'intérieur. Tous les clients veulent rentrer en même temps, ils se lèvent sans le demander, verre en main, s'assoient n'importe où. On se retrouve trois serveurs avec nos sections toutes mélangées à l'intérieur, le suiteur s'arrache les cheveux de sur la tête en sanglotant parce que les numéros de tables ne sont plus les bons ET que les numéro de clients par table ne le sont plus non plus, ce qui fait qu'il n'a plus aucun moyen de savoir quel plat va à qui. Il faut tout ramasser dehors tout en installant tout le monde à l'intérieur, tenter de reprendre le beat et de ne pas laisser la panique nous envahir, calmer le suiteur en corrigeant tous les bons de commande, dire à la cuisine d'aller se faire voir parce qu'ils se sont mis à capoter quand ils ont vu tous ces gens rentrer vu qu'ils ont pas assez de tête pour se rendre compte que c'était des clients déjà répondu, etc.
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Sauf qu'après l'orage, on aurait dit que l'air avait changé. Ma sixième table m'a laissé 55$ sur une facture de 200$. Et le reste de la soirée a suivi ainsi.
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Résultat? J'ai réussi à aller toper à 16.5 % de pourboire. Un peu en dessous de ma moyenne, mais encore au dessus du 15% magique.
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Sauf que j'sais pas. Yavait comme un fond de cynisme dans l'air. Comme si j'entendais l'univers ricaner un peu mesquinement derrière moi pendant que je terminais de compter ma caisse, pour me rappeler que dans mon métier, je n'ai de contrôle sur rien.

28.6.07

Un Jeune Homme et un Champ

J'sais que ça fait quelques fois que je vous en parle, et je sais que vous avez remarqué. J'écris moins souvent.
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Mais bon, j'voulais vous expliquer pourquoi. C'est que j'ai des bouts de ma vie ou je parle beaucoup de ce que je pense, de ma vision des choses, etc. Et puis ya d'autres moments ou je parle peu ou pas, et où je réfléchi.
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C'est ce qui m'arrive ces temps-ci, je suis en réflexion.
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Bientôt cela fera 1 an que je suis dans la Vieille Capitale. Ma vie a beaucoup changé. Moi aussi.
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Je suis très heureux ici et je ne regrette pas un seul instant d'être venu. Pourtant.
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Pourtant, j'ai pris conscience dernièrement de tout ce que j'avais laissé derrière moi.
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J'suis parti de Trois-Rivières parce que j'en avais besoin. J'suis parti pour moi, pour moi tout seul, geste égoïste et égocentriste que j'avais besoin de faire pour me sauver de moi.
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J'avais besoin de prendre soin de moi, de m'éloigner de toutes ces responsabilités que j'avais pris en charge au cours des années mais dont je n'avais pas à être responsable à priori.
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J'suis parti parce que j'en ai eu ma claque que tout le monde compte sur moi. J'en ai eu ma claque que tout le monde se fie sur moi. J'en ai eu ma claque d'être solide comme le roc et que les gens s'accrochent à moi pour se protéger du vent.
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J'en ai eu ma claque parce qu'avec les années yavait de plus en plus de gens accrochés à moi, ces gens que j'aimais, mais qui se tenaient après mes baskets, rendant chacun de mes pas plus lourd et plus difficile. J'en ai eu ma claque de traîner le monde avec chaque pas que je faisais péniblement pour essayer d'avancer.
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J'en ai eu ma claque de me perdre à tenter de sauver et de soutenir les gens que j'aimais.
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Je le dis sans amertume, sans rancune, sans méchanceté. Je n'en veux à personne, même pas à moi. J'avais besoin de vivre cela.
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Et personne n'a profité de moi à proprement parler. Cette dynamique, je l'ai imposée plus que je l'ai suggéré. Shame on me sur toute la ligne.
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Mais j'avais besoin de partir loin de tous et de tout, j'avais besoin de me retrouver seul, face à moi-même, et de me confronter. J'avais besoin d'éloignement pour faire une réévaluation de ma personne, de ma valeur, de mes objectifs, de mes buts. J'avais besoin de me réévaluer moi.
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J'ai laissé derrière moi une vie merveilleuse. Cinq années fabuleuses passées à Trois-Rivières, peuplées de gens que j'ai aimé de tout mon coeur et que j'aime encore. Je les ai laissés derrière moi mais je n'ai pas perdu contact. Je les vois encore. Ce sont encore mes amis. Ils font encore parti de ma vie.
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Sauf qu'ici, j'ai eu du temps pour moi, du temps pour penser. De longues soirées à ne rien faire parce que je ne connaissais personne à appeler. Et même plus tard, de longues soirées à ne pas oser appeler les gens que je connaissais à Québec.
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Quand on a notre groupe social de bâti depuis plusieurs années, une amitié débutée il y a quelques mois semble bien faible et puérile comparativement. Elle n'a que très peu de valeur.
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Et puis, ça m'a permis d'apprécier ce que j'avais vécu avant.
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Et puis ça m'a permis de prendre mesure de ce que je voulais dans ma vie maintenant. De partir à neuf nous oblige à nous poser la question. Qu'est-ce que j'aimais dans ma vie que je voudrais garder? Quelles sont les relations que je veux bâtir avec les gens de ma nouvelle vie ?
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Qui est-ce que je suis rendu, 5 ans plus tard ? C'est la plus importante des questions que je me suis posé.
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Mon groupe social de Trois-Rivières était bâti en fonction de ce que j'étais il y a 5-6 ans. Et puis il avait évolué avec moi. En arrivant ici je devais m'en construire un neuf.
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Sauf qu'avant de savoir quelles personnes je voulais laisser entrer dans ma vie, dans mon coeur et dans ma tête, il fallait que je me pose la question. Qui étais-je devenu, au cours de ces dernières années ?
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J'ai donc passé ma première année dans la Vieille Capitale à régler mes vieilles histoires. Histoires avec les ex, histoires avec les amis, histoires avec moi-même surtout. Quand on est aussi renfermé que moi, c'est surtout à l'intérieur que les pires conflit, ceux qui handicapent pour longtemps, se produisent.
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J'ai fait mes professions de foi à la chaîne. J'ai gardé contact avec les gens qui avaient vraiment de la valeur à mes yeux et qui avaient encore leur place dans ma vie. J'en ai perdu d'autres de vue.
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J'ai repris contacts avec certaines personnes, avec certains ex. Je suis même allé jusqu'à sherbrooke au début de l'année pour confronter de vieux fantômes.
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Je suis fier de moi. J'ai finalement eu le courage de me regarder dans les yeux et d'avoir l'audace d'évaluer la valeur de ce que j'étais sans avoir peur du résultat.
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J'aimerais vous dire que je suis fier, ce n'est pas le cas. J'ai pas honte de ce que je suis devenu. J'crois pas non plus que j'aurais pu être plus. J'ai tiré le meilleur de ma vie selon les circonstances.
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Mais bon, faut être honnête. Le Jeune Homme a 23 ans, il arrive déjà à se sentir vieux parfois. Le Jeune Homme à 23 ans, mais parfois il confond le réalisme et le cynisme quand il contemple la vie est le gens.
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Puis la vie, on aura beau dire que c'est bien fait, moi j'suis pas d'accord.
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Si c'était bien fait on prendrait confiance avec les années. Mais c'est pas comme ça que ça marche.
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Quand t'es jeune et insouciant, tu aimes. J'suis amoureux, l'important c'est ce que je ressens.
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Puis, après quelques échecs, quelques déceptions, ya un changement qui s'opère.
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Ya plus de "J'aime". Ya pourquoi je l'aime, qu'est-ce que j'aime, est-ce que ce que j'aime va me rendre heureux, est-ce que c'est ce dont j'ai besoin ?
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Et ensuite, ya l'insécurité.
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Est-ce que l'amour est réciproque ? Pourquoi il m'aime, pour les bonnes ou les mauvaises raisons ? Suis-je en mesure de lui rendre son amour à la mesure de ses attentes ? Suis-je capable de le rendre heureux ? Est-ce que cet amour vaut la peine d'être vécu? Tiendra-t-il la route ou sera-t-il passager ?
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Et puis la liste des questions qu'on se pose s'allonge.
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Et puis la liste est longue, plus on fini assis dans le champ au milieu des pissenlit à regarder le train passer pendant qu'on se questionne et qu'on affine sa connaissance et sa capacité d'évaluation du monde.
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Et un jour on se rend compte qu'on a mal au cul d'être resté assis trop longtemps dans la champ. On se rend compte qu'on a pas pris le train depuis longtemps. En fait on se rend compte que ça fait déjà un p'tit bout qu'on remarque plus les trains qui passent parce qu'on s'est mis a regarder les pissenlit, les autres gens dans le champ, les abeilles qui passent, les nuages... whatever. Tout pour plus regarder passer les trains avec cette amertume grandissante et tellement difficile à accepter.
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Dans la vie on aime. Puis vient la peur d'aimer. puis vient la peur d'avoir peur.
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Quand on a peur d'avoir peur, j'sais pas.
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Quand on a peur d'avoir peur, on a peur d'avoir d'la peine. Mais on a aussi peur d'être heureux. On a peur d'être heureux comme on l'a été, parce qu'on a peur d'avoir mal comme un a eu mal.
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On a aussi peur parce qu'on commence à avoir assez vécu pour savoir que la vie c'est comme une spirale. Chaque tour suivant est plus intense.
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On sait que la prochaine fois qu'on sera vraiment heureux on va l'être encore plus que la dernière fois. Mais on a peur parce que si on est encore plus heureux que la dernière fois, est-ce qu'on va se faire encore plus mal ?
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On est surpris d'avoir survécu à toute la douleur qu'on a déjà enduré. On y repense et on se souvient de tout cet air qui nous a manqué quand on a lâché le combiné du téléphone sur le tapis du salon avant de sortir en courant de chez sois un 28 février pour aller courir dans la neige jusqu'au bout de notre souffle avant de s'effondrer dans l'eau glaciale et salée de la rue, les larmes aux yeux, vidé de toute substance.
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On a peur de vivre parce que la dernière fois on a vraiment trop eu l'impression de mourir.
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Mais... On peut pas s'en empêcher. L'espoir fait vivre. C'est crissement vrai.
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Alors on espère, mais d'une distance de plus en plus grande. On rêve seul le soir dans son lit, on se complaît dans nos fantasme, mais on appréhende de les voir se réaliser. On les vit dans notre tête, entre nos draps, et on les trouve si confortables. Mais on serait incapable de les vivre pour de vrai, dans le vrai monde, dans la vrai vie, sous le soleil cuisant de la Vieille Capitale.
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Les années passe et on arrête de fuir, parce qu'on arrête de voir.
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On repousse les avances de gens. On fait tout pour faire planter les relations qui auraient pu fonctionner. Et puis un jour on se dit "Je suis prêt!".
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Et puis là on comprend pas pourquoi plus personne ne s'intéresse à nous. On comprend pas pourquoi on a plus toutes les avances et les propositions qu'on avaient avant. Pourquoi, c'était il y a pas si longtemps, on a juste 23 ans.
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Et puis un soir on se rend compte que c'est pas qu'il n'y a plus d'occasion.
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On se rend compte qu'on est plus capable d'arrêter de jouer avec les pissenlits et de chercher les trèfles à quatre feuilles dans le champ. On se rend compte que c'est pas qu'il n'y a plus de train qui passe, que c'est juste qu'on est rendu incapable de les voir.
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C'est alors que débute la longue réadaptation.
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C'est alors qu'on doit recommencer à avoir le courage de lever les yeux du sol, d'arracher notre regard aux fleurs et à l'herbe pour le river de nouveau sur la voie ferrée.
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C'est alors qu'on doit oublier toute cette verdure qu'on à caressé de nos doigts d'abords hésitants puis qu'on a désespérément ancrés dans ce sol tel des serres pour fixer de nouveau les rails de métal poli, dans l'attente du prochain train.
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Et c'est quand on devine sa silhouette au loin qu'on se rend compte de toute la peur qui s'est insinuée en nous et de tout le courage dont nous devront faire preuve non seulement pour le suivre du regard mais surtout pour nous lever, courir et sauter dans ce putain de train avant qu'il ne nous passe encore une fois dans la face et que nous yeux s'emplissement de larmes et des boules de ouate blanche des pissenlits déjà trop vieux qui nous entourent dans cet fin d'été qu'est devenu notre jeunesse qui nous fuit.

22.6.07

Célébration du 200e !

Le temps passe vite les enfants, vous avez pas idée !
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J'ai démarré ce blogue il y a environ cinq mois. J'écris en ce moment mon deux-centième texte ! Déjà.
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Et puis c'est drôle parce que ça coincide aussi avec le 10 000 visiteur. On aurait jamais pensé qu'il passerait autant de gens ici.
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Pour souligner la chose, j'me suis dit que de refaire le tour de la place serait bien. J'ai donc passé les derniers jours a lire, de temps en temps, certains des trucs que j'ai écris ici.
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C'est sur que j'voulais avoir un blog irrévérencieux. J'voulais écrire des trucs de party, des trucs pas sérieux. J'l'ai fait souvent, mais pas toujours.
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Ya eu quelques histoires de sexe, comme Sex Story, Quand St-Foy s'en Mêle! et le Barman. Ya aussi eu des histoires de drogue avec Extasy! ou Weedeater .
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Et puis toutes les histoires de bar, en partant de The American One, en passant par Saturday Night, 3h12 , If Look Could Kill et bien d'autres.
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Évidemment, j'ai aussi souvent exprimé mon point de vue sur la société. J'ai parlé de politique avec The bitch is Back, exprimant même mon amour pour Pauline dans un autre texte.
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D'ailleurs, question politique, je n'ai pas hésité à exprimer mon point de vue sur ma foi en la Nation Québécoise.
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C'est sur que j'ai surtout parlé de moi. De mes flirts et de mes amours, que ce soit les vieilles histoires, avec Pepi, The Cute One ou l'Ange ou encore celles que j'ai narré alors même que je les vivaient. Faut dire que yen a eu quelques uns. Le réceptionniste du Début à la Fin , Yann et tout ce que ça impliquait, plus quelques autres dont j'ai parlé plus brièvement.
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En fait, j'pense que j'ai parlé de pas mal tout. Dans la Capitale, c'est impossible à résumer.
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J'ai même eu l'audace quelques fois de vous mentir lorsque rien de palpitant ne m'arrivait. Si certains se sont extasié devant la qualité de mes fictions, d'autres ont franchement eu la trouille parfois. L'important c'est que vous y ayez cru. Et puis, c'est pas arrivé si souvent. Ya eu Vivre en Étant Déjà Mort, la Génération Narcisse et Les Yeux dans les Yeux.
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Trois fois sur deux cent, c'est une bonne moyenne. J'me trouve honnête !
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Je sais que j'écris moins souvent, retour au travail et saison estivale oblige. Je fermerai pas le blog, j'fais juste écrire moins souvent, j'faisais pas de bilan pour vous dire adieu de façon détournée.
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J'voulais juste me lancer des fleurs parce que j'suis fier de ce que j'ai écris ici, tout simplement.
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Merci a vous, qui venez me lire, merci à vous qui commentez. On écrit pas pour être lu, mais on est content quand ça arrive. Alors en attendant le 300e, je vous dit bonne lecture !

Le Syndrome Pernicieux.

Bon, j'crois que tout le monde connaît mon statut de célibataire. Si certaines personnes (Excuse moi papa!) semble ne pas voir en cela un problème, ce n'est malheureusement pas le cas de tout le monde.
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Mlle Escobar en a parlé dernièrement, c'est maintenant mon tour de vous offrir un brillant exposé sur le statut Ho! combien improbable et incompréhensible du célibat.
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Pour ne pas tomber dans la redondance, je m'abstiendrai de traiter du sujet selon le même angle que notre jet-setter montréalaise, ne passant que rapidement sur les points touchés.
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C'est vrai. Le célibat est encore mal vu de nos jours. Quoi qu'en disent psychologues, coach de vie ou chums de femmes, c'est pas "in" être célibataire. Quoique allez savoir ce qui est "in" de nos jours. Si ya de quoi, être "in" c'est même plus à la mode pour ce que j'en sais.
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Sauf que moi, ya autre chose qui me chicote. Un truc qui arrive un coup passé les "Comment ça t'es encore célibataire?", les "Y doit y avoir quelque chose de pas catholique derrière ça!" et les regards lourds de jugement et suspicion.
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Moi j'appelle ça le Syndrome Pernicieux .
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Prenons un exemple inventé de toute pièce.
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Mettons qu'on prends un gars, d'à peu près 23 ans. Jeune, mince, charismatique, charmant. Avec un bon cercle social. Quelqu'un de "normal" (Osti d'mot simpliste moche!).
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Mettons que. Mettons que notre sujet type est célibataire depuis.. j'sais pas moi ! Mettons 2 ans, 3 mois et 24 jours. On dit des chiffres au hasard là !
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Vous vous dite, cette personne doit TELLEMENT être tannée de se faire demander pourquoi elle est encore seule ?
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BIN NON !
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Croyez vous qu'après ces quelques 846 jours les gens lui demandent encore réellement pourquoi il est célibataire ou même s'il a rencontré quelqu'un ? J'veux dire, quelqu'un d'autre que les purs étrangers et/ou collègues de travail féminine en pré-ménaupose/post-ménaupose ?
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Non. La vérité chers lecteurs assidus, c'est que les gens n'y pensent plus !
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Vous voyez mal où je veux en venir n'est-ce pas ? Je vous explique plus simplement encore.
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Si le célibat est mal perçu il existe par contre un envers de la médaille.
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Quand tu te sépares, après quelques temps, les gens se disent que t'es prêt à rencontrer quelqu'un d'autre. Ensuite, ils se demandent pourquoi tu rencontres pas personne d'autre. C'est là qu'on à les questions et qu'on affronte l'opinion, voir l'opprobre publique.
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Mais tout ceci n'est qu'une phase.
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Il y a autre chose après. Quelque chose de plus subtil, de plus pernicieux.
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Après, les gens acceptent le statut de célibataire. Pour toujours.
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Et c'est là le noeud du problème.
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Les gens oublient que vous avez déjà été en couple. Ils oublient que vous êtes capable d'amour. Ils oublient que vous aussi, vous en rêvez la nuit.
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Les gens ont fini de vous tanner avec leurs questions, ils ont accepté votre condition de célibataire. Endurcie.
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Mais lorsque c'est fait, vous ne pouvez plus vous en sortir. Vous n'êtes plus candidat à l'amour. C'est fini, les gens n'y pensent plus, les gens n'envisagent plus la possibilité que vous puissiez un jour reformer un couple. Vous êtes célibataire. Un vrai de vrai. Un pur et dur.
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Personne ne posera plus les questions maudites. Mais personne ne pensera plus non plus à vous présenter quelqu'un.
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C'est aussi simple que le fait, un jour, de vous rendre compte que vous avez traversé la ligne. On a retiré votre nom de la liste de rencontre du grand Lavalife de la vie, sans tambours ni trompettes, et personne n'en a fait de cas. Même pas vous.
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Un jour vous n'êtes plus une personne disponible. Vous êtes un célibataire.
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Pernicieux vous dites ? ( Ou totalement parano et névrosé, dans le fond vous choisissez le qualificatif de votre choix, j'suis pas ici pour vous juger !)
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he bien, le plus triste dans tous ça, c'est que ça se fait avec votre approbation tacite.
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Allez y, posez vous la question. Vous connaissez tous quelqu'un qui est célibataire depuis longtemps. Vous demandez vous encore souvent si il ou elle va rencontrer quelqu'un? L'imaginez vous rencontrer quelqu'un? Voyez-vous cette personne en couple?
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Vous répondrez probablement oui. Mais vous aurez probablement eu besoin d'un moment pour y penser.
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Et c'est ça qui est pernicieux. C'est qu'on prend rarement le temps d'y penser.
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En attendant je proclame le Syndrome Pernicieux comme nouveau membre à part entière du magnifique cercle (Cirque ?) de la vie!

18.6.07

Extasy !

Pour simplifier la lecture du prochain texte, voici quelques directives. JH: Jeune Homme. C: Chouchou. Jo: Un ami que vous ne connaissez pas que nous surnommeront Joe pour préserver son anonymat et/ou sa réputation. Merci de votre attention, bon voyage dans ma tête.
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Moi, Chouchou et Jo sommes allés clubber à Montréal samedi soir dernier. En fait moi et Chouchou étions sencé aller passer la nuit au Parking, voir Dj J'te criss pas quoi (me souviens jamais de son nom!), avec une gang d'amis de la Vieille Capitale. Finalement tout le monde nous a chié dans les mains, pis on s'est retrouvés tout seuls.
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On a donc décidés d'aller au Sky, et d'amener un ami de Trois-Rivières.
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Avant de quitter la ville qui pue, nous sommes donc allés dealer de la drogue dans le parking du dairy queen avec notre dealer. Que voulez vous, on est boulimique ou on l'est pas.
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Sauf que là. (J'sais que vous adorez quand je dis "Sauf que là, parce que ça précède toujours une grosse connerie!)
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Sauf que là, moi pis Chouchou, on avait le goût de quelque chose de différent. Et puis, je devais acheter de l'extasy pour un ami. Vous me voyez venir?
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C'est que juste de regarder la pilule on avait déjà du plaisir. Elle est toute petite, bleue flash, avec un bonhomme sourire dessus. Tsé, toute pour porter à la débauche.
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Sur la terrasse du sky, les trois beaux enfants de la débauche sont installés à une table avec un verre, tranquille. Ils discutent d'une voix feutrés. Joe n'as pas consommé de petit comprimé bleu souriant, mais Chouchou et Jeune Homme oui.
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C: Toi Jeune Homme, ça te fais rien en la penune ?
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JH: Han ? Quoi ? Scuse moi, je regardais les fleurs.
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C: Euh.. nerfs la dendrophile !
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JH: Non mais chèque, c'Est FULL beau avec le spot mauve dedans. Tu vois tu Joe ? Non tu vois pas. Approche. Non j'te dis, VIENS VOIR !
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C: Caliss que t'es folle !
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Joe; J'vous en prendrait p't'être finalement!
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Nous sommes parti de la terrasse du Sky pas longtemps après. Pour une très bonne raison. L'extasy décuple les sens. Ya un tarla qui a parti les jets du spa à côté de nous. Pis y ventait. D'ailleurs, Chouchou avait peur du vent, mais il était aussi exité sexuellement par lui. J'ai pas toute toute compris, mais bon. Ya le droit d'être fétichiste du vent. J'faisais ben d'la dendrophilie moi !
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Entk, tout ça pour dire qu'avec tous nos sens décuplés, des milliards de gouttelettes d'eau c'est assez déstabilisant. Ça a comme qui dirait tué notre fun. Fek on s'est dirigés vers le drugstore.
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Pour les non-initiés, le Drugstore, c' est pas le bar hot du village, mais c'est toujours l'option de rechange. Tables de pools, terrasse, tables. Un endroit relax. Un endroit comme on avaient besoin.
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C'est donc sur la terrasse de ce bar que vous avons passé les deux heures suivantes, allant de la contemplation d'un homme à la chevelure horrible à la totale stupéfaction devant un jeune homme sexy qui me faisait des clins d'oeil... Et la vague avec son estomac comme un adolescent en difficulté d'apprentissage.
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C: Heille chek, c'est shakira derrière toi !
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JH: Ha ben... On voit sa craque de fesse ! Mon dieu, elle a un bronzage intégral. CHEK CHOUCHOU ! Elle a pas de démarcation de bronzage !!
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C: S't'une négresse calvair!
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Consternation et contemplation autour de la table.
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JH, en chuchotant: CHUUUUUUUUT ! Ya un noir en arrière de toi!
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Chouchou, qui feelait "inhinition free" s'est alors empressé d'entonner cet complainte déchirante du negro-spiritual que les esclaves chantaient en revenant des champs de tabacs:
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"Maaaaaaaamaaa ! Le maître va-t-il nous vendre deeeeeeemain maaaaaaaatiiiinnn?".
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Des heures de honte et de plaisir.
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Bon. J'pourrais continuer pendant des heures à vous raconter toutes les anecdotes cocasses de la soirée. Mais j'sais bien que de les lire, c'est pas les vivre. C'est pas aussi drôle.
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Tout ça pour dire qu'on a quitté le village vers les 3h30 du matin. On a fait de l'errance dans la ville pendant environ 1 heure parce qu'on s'est perdu, et on a essayé très fort de trouver l'autoroute 40 en se fiant à la position du soleil. Résultat ? Mitigé.
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Et c'est vers les 6h00 AM qu'on est finalement arrivé à Trois-Rivieres, la bien-aimée ville qui pue, exténués mais fort heureux.
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Allez, ne me jugez pas, enviez moi, aimez moi.
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Merci de m'avoir choisi, Québec je vous aime.

16.6.07

Made in Korea

J'crois vous en avoir déjà glissé un mot. Mais bon, aujourd'hui, je suis obligé de me rétracter.
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J'vois déjà certain d'entre vous sourire. Le Jeune Homme se rétracte, le Jeune Homme s'est trompé. le Jeune Homme n'est pas infaillible !
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Bin c'est pas ça. Tant pis pour vous!
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C'est juste que... J'vous ai déjà dit que j'étais pas raciste. Ben j'ai changé d'idée.
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J'vous dit pas que j'vais aller faire brûler de grande croix avec des chums de gars encapuchonné dans des draps contour blanc, quand même. C'est pas d'la haine mon truc, c'est d'l'intolérance. Haaa pis même pas. D'l'irritation. Ouan. C'est bon ça !
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Pis c'est d'l'irritation causée par un choc culturel. C'est pas une question de valeur, de couleur ou de whatever. C'est qu'on se comprend pas.
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Depuis que les américains ne peuvent plus venir ici pour des pinottes manger d'la nourriture qui goûte quelque chose d'autre que le shortening et boire de la liqueur en fontaine dans des verres de format normaux, taux de change oblige, on constate un changement dans la clientèle touristique de la Vieille Capitale.
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Des asiatiques, yen a toujours eu. J'en ai servi souvent des groupes, surtout le matin, avec la Waitress Insatiable. Des heures de plaisirs.
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Bon, c'est un peu déstabilisant au début. Et puis on les trouve un peu audacieux. J'sais pas mais moi, dans ma tête, traverser la moitié du monde pour venir visiter le Québec, à 50 chinois, avec un seul guide qui baragouine l'anglais d'peur, j'trouve ça audacieux. M'semble, j,aurais peur de pas être compris.
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Mais bon, a force de simagrées, onomatopées et autre moyens de communications de base, on finissait toujours par se faire comprendre, at least, par le guide. Et on s'en sortait.
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Et puis, c'était payant, c'était pas trop chiant. Ils s'obstinent pas ou, si c'est le cas, on a jamais compris. Ils mangent vite, ils font ça propre, pis y repartent en faisant des beaux tata asiatique en se pliant la face presque jusqu'au plancher. Quand ça fait 3 heures que tu beurres des toast pour des français à 5.95$ le package roties-confiture-café, taxes et service inclus, tu l'aimes ton groupe de vietnamien à 13.95 le buffet américain. Tu frencherais presque leur guide, s'pas mêlant.
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Mais là, le problème, c'est que ces gens la qui venaient en groupe, bin en revenant dans leur pays du soleil levant, yon dit à leurs voisins "On est allés à Québec pis on a trippé en masse". Ou quelque chose du genre.
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Pis là bas, ben y vivent toute un par dessus l'autre. Fek des voisins, yen ont un char pis une varge.
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Pis c'est comme partout dans l'monde, sur le tas, yen a une couple de pas vite vite.
¸.
Des pas vite vite qui décident qu'eux autres aussi ils veulent vivre l'expérience "Québec".
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Mais qui viennent tout seul. Pis qui parle ni anglais ni français. Pis qu'yon pas de p'tit guide qui baragouine l'anglais de peur pour nous sortir d'la marde.
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vous m'voyez venir là ?
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Bin, selon moi, en ce moment c'est les vacances de la construction asiatique. Ou au moins Coréennes. Paske d'la p'tite famille de coréen yen a mur a mur. Ça pis des p'tites ontariennes de 14 ans à la génétique ingrate. Mais ça c'est une autre histoire.
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Sauf que, pour une raison que j'ignore, aucun d'entre eux n'a semblé penser qu'il aurait pu être une bonne idée de se renseigner sur leur destination vacance. Même sur des trucs aussi simples que "Quel est la devise utilisé au Québec?"
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Bin non. C'est pas le dollar US.
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Pis même si tu tapoche avec le bout de ton doigt sur la facture en disant "AMERICAN DOLLARS! AMERICAN DOLLARS!", bin la facture va rester en dollars canadiens quand même. Pis non, j'te calculerai pas de taux de change. J'pense qu'a 0.96$ le dollar canadien a assez de valeur pour être considéré comme étant équivalent.
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Pis même si t'es fâché parce que chez nous une piasse s't'une piasse, le service est pas inclu. Quatre piasses sur une facture de 74$, c'est pas du service. C'est rire de moi.
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Mais bon. J'les déteste pas pour autant les asiatiques. C'est juste que...
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...Moi on m'a toujours décrit ces peuples comme étant méthodiques, travaillant et réfléchi.
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Quand vous êtes sur ma terrasse, habitants du pays du soleil levant, vous m'détruisez un gros préjugé positif.
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Pis ça ben... C'est ben plate!

13.6.07

Vivre en Étant Déjà Mort

Bon. Ça faisait longtemps que je voulais y aller. C'est quelque chose que je me suis toujours promis de faire régulièrement mais... Mais vous savez comment c'est la vie.
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On se jure de toujours garder contacts avec nos amis. On se promet de mettre de l'argent de côté pour les vacances ou nos vieux jours. On est persuadé qu'on va finir par arrêter de fumer.
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Ben les tests pour les ITS (Le nouveau nom pour MTS), c'est dans la même catégorie. Si on se discipline pas, on remet facilement à plus tard.
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Alors je suis allé, tout seul, comme un grand. Pas de fanfaronnade, pas de p'tite annonce dans le journal. On a pas de raison d'avoir honte de passer des tests de routine, mais c'est pas quelque chose qu'on crie sur les toits quand même. Allez savoir pourquoi.
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J'suis aussi allé chercher les résultats, ya déjà de cela quelques semaines. Vous vous doutez déjà que j'en parlerais même pas si yavait pas eu comme qui dirait un pépin.
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Ya de ces mots qu'on n'aurait voulu jamais entendre. Ya de ces mots qui auraient jamais dû être inventés.
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Mais j'crois que le pire de tous, c'est le mot SIDA. La preuve, c'est qu'on l'écrit tout en majuscule. Parce que le SIDA, c'est majeur.
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Quand t'as 23 ans pis que t'es séropositif, t'as plus 23 ans. T'es rendu vieux.
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T'es vieux parce que, quand on y pense, ta vie est fini. T'es rendu vieux parce que t'as pratiquement pris ta retraite de l'amour.
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Parce que quand tu prononce le mot SIDA, les gens se sauvent en courant. Parce qu'en bout de ligne il te reste autant de chances de réussir ta vie amoureuse que de te faire frapper par la foudre en faisant valider ton billet gagnant de la 6/49.
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Mais ce qui est vraiment pervers dans ça, c'est que tu peux même plus oublier que t'as plus le droit d'être aimé parce que tu peux même plus être aimé l'espace d'une nuit. En fait tu pourrais. Yen a qui le font. Mais moi j'me résoudrai jamais à être le gun avec lequel mes amants joue à la roulette russe infectieuse.
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Un accident est trop vite arrivé. Et je parle en connaissance de cause.
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On croirait pas mais... Vivre à 23 ans avec le SIDA, c'est vivre en étant déjà mort. C'est vivre avec sursis. C'est vivre en sachant que notre vie ne deviendra plus jamais ni meilleure, ni plus belle, ni plus facile.
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Vivre à 23 ans avec le SIDA, c'est vivre en étant déjà mort.
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Ceci était une fiction tirée de l'esprit de Jeune Homme. J'vous ai fait peur cette fois non ?

10.6.07

Pleasantville.




Tout le monde connaît au moins une personne comme ça. C'est pas qu'ils soient si nombreux, c'est juste qu'on peut pas s'empêcher de les remarquer.



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Moi, le mien, j'l'appelle Pleasantville.



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Vous connaissez ? C'est un film qui est sorti il y a quelques années. Comédie légère que j'avais bien aimé et dont le cadre était la ville de Pleasantville, un endroit en noir et blanc ou tout et tout le monde est parfait.



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Ben c'est ça. Mon Pleasantville il a l'air parfait.



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Un grand garçon, mince sans être maigre. Des cheveux blonds, toujours coupés à la perfection et bien coiffés.



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Un sourire à 1000 balles avec des dents blanches et éclatantes. Une peau lisse et douce.



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Toujours bien habillé. Toujours gentil sans être têteux. Toujours moqueur sans être baveux.



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Bref, je l'aime bien mon Pleasantville...



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...Sauf que.



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Sauf que, la perfection, ça vous tape pas sur les nerfs vous parfois ?



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J'le sais qu'il est pas parfait le gars, j'le sais qu'il est humain et qu'il a ses défauts. J'les connais même ses défauts. Sauf qu'en bout de ligne tu peux comme pas t'empêcher d'éprouver quelque chose qui ressemble à de la jalousie face à ces gens là.


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Tu te demandes comment ils font pour toujours avoir l'air si merveilleux. Et puis, tout semble tellement simple. Comment ils font s'ils sont juste humain pour projeter cette image si... Si achevée ?


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Et puis, quand j'ai ce genre de pensée là, j'pense a Desperate Housewives. J'pense à Bree Van de Camp.


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On dira que c'est juste une comédie. Moi j'dis que ces personnages là, celui là en particulier, sont des caricatures un peu trop vivantes de ce qui se trouve dans notre société. Des personnages juste assez exagérés pour mettre en évidence ce qu'on croise au coin de chaque rue.


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Alors j'me dit que j'suis content de pas vivre à Pleasantville.


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Sérieusement, j'crois pas que j'aurais les nerfs pour porter le poid de la perfection sur mes épaules en tout instant.


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J'préfère relever d'une critique de temps en temps que de brûler mes ailes à les esquiver. J'préfère la couleur des imperfections que l'uniformité d'une vie parfaitement monochrome.


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Pour les autres, Welcome to Pleasantville.

9.6.07

Entre le Rasoir et les Hommes

C'est en revenant d'un déjeuner TOTALEMENT trendy à l'Oeuforie en compagnie de quelques unes de mes nombreuses connaissances que j'ai fait un arrêt à la pharmacie.
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Depuis quelques temps j'étais low stock sur les produits essentiels à la vie tel que le pot de pommade à cheveux que j'étirais de jour en jour alors que la dite pommade s'étirait de moins en moins et séchait de plus en plus dans le fond du bocal.
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J'ai aussi acheté tout le nécessaire pour faire la chasse aux poils de toute sorte sur ma personne. Je caresse effectivement le rêve de me transformer en jeune éphèbe pré pubère anorexique afin de pouvoir faire la chasse aux hommes avec toutes les armes disponible en main.
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Ben ouais, yen a qui diront qu'ils le font pour eux. Moi j'l'admet d'emblée, j'le fais pour les autres. Qu'est-ce que vous voulez, je crève d'envie d'avoir moi aussi un joli mari tous les soirs dans mon lit pour pouvoir faire mon pervers en me tapochait sa bite sur le bord d'la yeule en criant MORE CUM! MORE CUM! tel une actrice porno mineure de second ordre.
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Mais bon, en y réfléchissant bien, c'est un peu stupide mon truc . Pas l'affaire du tapochage de bite sur la yeule, ça j'aime bien. Plutôt cette paranoïa sociale du poil sous toute ses formes. On est bien parti pour s'épiler des endroits ou on savaient même pas qu'on avaient du poil si on continue de même. Ou s'épiler le crâne. Brrr...
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C'est que, dans l'fond, j'augmente pas mes chances de faire une pêche miraculeuse au bar en ayant le torse lisse et doux. C'est pas parce que j'ai la poitrine comme une coupe à blanc que j'ai plus de chance d'embarquer un achigan à grande bouche qu'un crapet soleil dans ma chaloupe.
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Et puis, le crapet, il le verra pas que j'ai le torse lisse comme une planche de toc. J'veux dire, quand il va le voir, il va déjà être dans la chaloupe. J'vais pas me mettre en petite culotte pour aller clubber pour montrer au monde entier combien d'heure et de hurlement j'ai passé sur ce qui tiendra plus de l'oeuvre d'art que du corps.
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Fek dans l'fond... Dans l'fond, s'pas mal inutile mon truc.
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J'devrais peut-être prendre mes lames de rasoir pis m'faire des scarification tribales à la place. LÀ, je serais différent et unique. Et puis si j'les fais sur mon visage, tout le monde va les voir. J'me vois très bien sortir avec les mots "FUCK ME" de découpé dans l'front. J'suis certain que je ferais sensation !
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J'pourrais lancer une nouvelle mode. Ouais. J'aime ça s't'idée là !
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Mais non, ne vous inquiétez pas, j'vais pas me mutiler à vie juste pour aller à la pêche aux hommes.
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Non, à la place, j'vais retourner chasser la pilosité corporelle.
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Neat, me voilà !

8.6.07

Mise au Point

Bon. Semblerait que le dernier texte que j'ai publié ici ai fait s'enflammer les esprits.
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Je l'ai mentionné à Maiken il y a quelques mois dans un commentaire, sous forme de blague. Aujourd'hui, je le dis de façon sérieuse.
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Ce blog n'est pas une démocratie, c'est une dictature. Et ici, c'est moi le dictateur. C'est moi ici la seule personne qui a le droit d'exprimer des idées arrêtées et/ou blessante pour une tierce personne.
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J'ai pas aimé le ton que les commentaires de la fiction du Mme Forget ont pris. J'ai pas aimé voir deux lecteurs s'insulter d'une manière à peine voilée ou directe. Et je veux pas de contestation de mon point de vue dans les comments de ce présent texte. Au mieux, des excuses. Au pire, un silence.
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Ici, tout le monde à droit à son point de vue, que ce soit sur la question politique ou sur tout autre sujet. Par contre je vous demande, à vous, cher lecteurs, de réfléchir deux fois avant de publier un commentaire. Demandez vous s'il est offensant, demandez vous s'il est respectueux.
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Posez-vous la question. Vais-je choquer quelqu'un.
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Ce n'est pas que je veux vous censurer. Loin de là.
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C'est juste que.... Je vous demande d'être conscient d'une réalité qui m'est propre. Je ne veux pas commencer à censurer les commentaires.
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Sauf que, d'un point de vue objectif, tout commentaire que je laisse paraître sur mon blog est un commentaire que je cautionne. Je n'ai rien contre vos points de vue, aussi directes soit-ils. Mais je ne veux pas les endosser.
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Il y a, à tous les jours, entre 100 et 150 personnes qui passent sur cet espace web pour lire mes textes. Et vos commentaires.
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Donc, à l'avenir, je vous demanderais de modérer vos propos, sinon je devrai tout simplement fermer les commentaires.
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Je commencerai pas à faire du triage, ce serait injuste. Et moi la justice, ça me tient à coeur. Dont tout le monde sait vivre et à droit de parole, ou tout le monde le perd.
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C'est votre choix, pensez y.
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Mais bon, juste pour faire clair, je suis encore heureux de vous savoir présent ici, je suis heureux de savoir que vous lisez mes textes et, à quelque part, je suis heureux de savoir que mes écrits peuvent déclencher les passions... J'voulais juste vous demander de faire attention.

7.6.07

La Génération Narcisse

Notre génération, celle qui n'a même pas de nom.
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Soirée assez emmerdante hier soir au resto. Pas qu'il y avait pas de monde. Nous avions deux groupes, un de 8 personnes, l'autre de 24. Moi je m'occupait du groupe de 24 avec un autre serveur.
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Un truc de gens ennuyeux. Le ministère des finances et ses sous-fifres. Avec, comme invité de marque, LA ministre des finances dont je tairai le nom. Disons simplement que Caro l'a avantageusement comparée au Joker dans la série de films Batman. La comparaison est frappante d'ailleurs.
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Rien de surprenant durant la première heure du service. Les déclarations partisane d'une couleur que je n'endosserai jamais fusaient de toute part. Le ton condescendant était de mise lorsque la conversation glissait vers les "p'tits nouveaux à Dumont qui savent pas comment ça marche la politique". Le tout agrémenté de propos féministes tenant plus du radicalisme que du socialisme, gracieuseté de la voluptueuse ministre.
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Mais bon. Le principal plaisir de la soirée restait le cours "dénigrement 101 des Adéquistes". Tout le monde en était au cours pratiques, encouragés par leur bienveillante tutrice qui trônait en milieu de table. Sauf que la conversation, de fils en aiguilles, a comme qui dirait glissée vers un sujet plus glissant.
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Des jeunes Adéquistes, on est passés aux jeunes en général. Et puis à la jeune génération. À leur morosité, leur incapacité d'action, leur vie amorphe, leur manque de volonté de changement comparativement à NOUS, les Baby-Boomers, qui avons TANT fait. La condescendance laissait place au mépris et moi je grinçais des dents.
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D'ailleurs c'est probablement le bruit de mes molaires qui crissaient (Et moi aussi d'ailleurs) qui a fini par attiré l'attention de la ministre.
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C'est avec un sourire fake d'une qualité que seul des années de pratique peuvent vous apporter qu'elle a donc posée une main noueuse, où les premières taches de vieillesse faisaient leur apparition, sur mon avant bras.
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Je venais d'être harponné par le numéro deux du gouvernement. I was SO in deep shit.
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Vous savez, Caro a raison. Elle ressemble vraiment au Joker.
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C'est dont empli d'appréhension que j'ai répondu à ce grand sourire tout sauf franc, sourire qui m'a presque distrait de ces yeux calculateurs empli de froideur. J'avais compris avant même qu'elle ne parle.
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Ce soir mes amis, le clou de la soirée, la Ministre fait la démonstration de tous ces préjugés avec un exemple vivant du "jeune". **applause**
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C'est mal me connaître, ma belle Monique.
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Ministre: Dites-moi donc jeune homme, quel est votre prénom?
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JH: Jeune Homme, Madame.
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Ministre:Et quel âge avez vous JH ?
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JH: 23 ans, Madame.
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Vous auriez du voir ses yeux pétiller. Un sujet type. Merveilleux. Elle en salivait déjà, abîmant la fresque qui lui tenait lieu de maquillage, maquillage qui n'était pas sans rappeler notre chère mairesse.
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M: Vous allez aux études cher JH ?
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JH: Non Madame. Je suis serveur de profession.
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La ministre se tourne vers son assemblée subjugué par cet échange de propos fascinants entre la Ministre et un "jeune". Ils sont subjugués de voir qu'Elle parle le "jeune". (Notez ici l'emploi de la majuscule dans le mot Elle, comme l'emploi du "I" majuscule dans le Il lorsque nous parlons de Dieu.)
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Ministre, à l'assemblée: Vous voyez, c'est ce qui manque à notre jeunesse, de l'ambition. Ils se satisfont d'emplois précaires, de faibles revenus et de peu d'avenir. Nous n'étions pas comme ça nous, les Baby-Boomers, dans notre temps.
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Le Jeune Homme place sa main devant sa bouche et toussote discrètement pour attirer l'attention de la ministre.
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JH: Sauf votre respect, Madame la ministre, j'ai cumulé au cours de mes études un DEC en langues, je parle donc l'anglais, le français, l'espagnol et l'allemand. (C'est pas vrai que j'parle tout ça mais bon.) J'ai ensuite complété (Presque) un deuxième DEC en gestion hôtelière, allant chercher des compétences en cuisine, en service, en sommellerie, en gestion, en administration, en ressources humaines et en communication. Je suis aussi sur le marché du travail depuis 7 ans et je gagne plus que ce que vous considérez comme étant le seuil de pauvreté pour une famille de 4 personnes.
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Ministre, un peu confuse: Ho... Désolé, je ne disais pas cela par rapport à vous nécessairement (YEAH RIGHT!).
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JH, Parti sur sa lancée: Je sais Madame la Ministre. Cependant, je crois que tout ceci reste une question de perspective. La génération boomers, dont vous faite parti, à passé sa vie à critiquer les gens des autres générations et à regarder tout le monde de haut, ou à se regarder le nombril. Votre principal défaut, c'est que vous êtes trop nombreux.
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Ministre, piquée au vif: Que voulez vous dire ?
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JH: La société est axée en fonction de vous, les baby-boomers, car vous êtes le groupe d'âge le plus populeux. Vous êtes donc les décideur finaux de tout ce qui arrive. Les préoccupations de la société ? La santé, parce que vous vieillissez, les CPE, parce que vos petits enfants les fréquentes, les soins aux aînés, parce que c'est ce que vous devenez. L'éducation, on en parle presque plus. Vos enfants ont terminés leurs études. Les grands projets de société, yen a plus. Vous êtes rendu trop vieux pour avoir de grands projets.
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Ministre, déterminée à ne pas perdre la face: Nous avons fait de grandes choses, nous avons manifestés, nous...
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JH: Parfait. C'était adéquat dans le temps. Moi, si je descends dans la rue manifester aujourd'hui, bin ya des bonnes chances que ce soit la que je finisse justement. Dans la rue. Parce que nous, on est pas aussi nombreux que vous. Et aussi parce que nous, on a été élevé dans une société individualiste par VOUS. Alors nous, plutôt que de manifester pour que le bon gouvernement nous offre notre avenir sur un plateau d'argent, on va a l'école, sans faire de bruit, on travaille, sans faire de bruit, et on monte notre propre avenir, sans faire de bruit. En attendant que vous partiez, vous, et qu'on ai la paix. En attendant que vous soyez trop vieux pour siéger a l'assemblée. En rêvant du jour ou vous serez trop vieux pour voter. Sauf que, si j'peux me permettre un conseil Madame la Ministre, soyez prudents.
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Ministre, estomaquée devant tant d'effronterie: Pardon?
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JH: Soyez un peu plus poli et moins condescendant envers les génération qui vous feront bientôt vivre. Parce que dans vingt ans, c'est nous qui allons vous nourrir, vous héberger et vous soigner. Faudrait que vous cessiez de mépriser tout le monde si vous voulez pas que le retour du balancier soit assez solide pour vous foutre sur le cul. Nous, on s'inquiète pas les jeunes. Quand vous partirez en maison de retraite, on achètera toutes vos maisons pour des pinottes, on montera rapidement dans l'échelle sociale car vous aurez déserté tous les secteurs d'emplois et tous les matins, en allant faire parti de la tranche active de la société, on vous saluera de la main pendant que vous vous bercerez sur le perron de votre résidence, probablement en train de penser au fait que vous avez été une grande génération.
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La plus belles des génération. La génération Narcisse.
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Ceci était une fiction tirée du monde imaginaire de Jeune Homme.