Songe Nocturne

Plus tôt cette semaine un ami à moi et Coloc est venu prendre un verre en soirée à la maison et nous a raconté un truc assez étrange. Par trois fois il s'est réveillé au milieu de la nuit pour apercevoir la silhouette d'un enfant installé au coin de son lit, neutre et silencieuse. Sans être menaçante cette présence dérangeante en est venu à troubler son sommeil d'une façon marquée.

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Suite à son récit une discussion animée portant sur les esprits, manifestations succubes et autres s'est déroulée dans le but de définir, rationaliser voir, cette manifestation. Sans résultat probant.

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Coloc aime bien ces histoires. Moi aussi. Nous sommes tous les deux sensibles à ces questions pour des raisons que je m'abstiendrai d'expliquer ici.

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Cependant je dois dire que cette brève histoire m'a affectée plus que je ne croyais à la base.

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La nuit dernière le Jeune Homme dormait d'un sommeil profond, seul dans son lit. Bien qu'il dorme habituellement face au mur séparant sa chambre de celle de Coloc il était cette fois allongé face à la fenêtre donnant sur la rue et l'Église St-bougon des Martyrs.

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Dans son sommeil le Jeune Homme a noté que quelqu'un ou quelque chose passait au pas de course sur le trottoir de l'autre côté de la fenêtre au pas de course vers 5h00 du matin.

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Quelques minutes plus tard le Jeune Homme sens que quelque chose cloche. Monsieur Barbecue essaie de monter dans le lit, il gratte le bord du matelas dans son dos.

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Toujours dans son sommeil le Jeune Homme sait que c'est impossible. Monsieur Barbecue, son chien, ne reste plus avec lui depuis 1 an et demi.

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Il réalise alors que quelqu'un est assis sur le bord du lit. "Comme une mère qui s'assoit sur le bord du lit de son enfant durant son sommeil" pense-t-il.

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Pourquoi cette sensation? Parce qu'une personne de taille normale par rapport au Jeune Homme ne pourrait faire s'enfoncer le matelas aussi profondément. Il le sait, il l'a essayé ce matin. Il devrait peser plus de deux fois son propre poids pour creuser le lit comme l'autre l'a creusé la nuit dernière.

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"Je rêve".

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Pensée concrète et rassurante. Mais il y a encore quelqu'un d'installé à proximité de lui, sur le bord du lit. Le Jeune Homme n'a pas peur, mais il ne comprend pas.

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Il essaie de se réveiller. Combat extrême qui lui demande toute ses énergies, le Jeune Homme est prisonnier de son état de torpeur.

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Au prix d'un effort herculéen le Jeune Homme réussi à bouger la main gauche un peu. Rien de plus, il dort toujours. La présence est toujours là, le poids au bord de son matelas ne sourcille même pas. Si c'était le cas il le sentirait.

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C'est avec un grognement d'effort que le Jeune Homme réussi à s'arracher de sa léthargie après plusieurs minutes d'un combat qui le laisse trempé de sueur et le coeur battant.

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Il n'est pas trempé par la peur. Son coeur ne bat pas à ce rythme effréné pour cause d'effroi. Seulement l'effort physique intense pour atteindre l'éveil.

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Il est seul dans sa chambre. En s'éveillant il s'est tournée avec tellement de force qu'il en a arraché les draps du lit.

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Seul dans le noir il rationalise son rêve mais... Il n'y arrive pas. C'est là que la crainte s'installe. Cette incapacité à "revenir", a penser en adulte, a ne pas accorder d'importance à cette sensation de présence qui n'est plus.

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Un peu honteux après une dizaine de minute de tergiversation avec lui-même le Jeune Homme s'est levé et a allumé le plafonnier de sa chambre. Il ne l'éteindra qu'avant de réussir à s'endormir de nouveau... Lorsque le soleil se lèvera longtemps après.

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Une présence qui n'était même pas menaçante, une sensation anodine mais déplacée. Quelques minutes d'un combat contre le sommeil et une nuit chamboulée.

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Il sait que l'histoire de son ami l'a portée vers ce songe chimérique mais il ne peut s'empêcher d'ajouter un "mais"....