If I was invisible...Wait, I already am !

24.7.09

Une Faute Majeure.. , Faut Laisser Couler.

Histoire malheureusement véridique arrivée à un collègue de travail il y a quelques jours au resto.
.
Big Boy est serveur sur notre terrasse depuis le début de la saison. Habitué de travailler dans un pub c'est sa première expérience de service dans un restaurant.
.
Habituellement moi et la Waitress Insatiable n'engageons pas de gens sans expérience. Sans beaucoup d'expérience. La pression est forte durant l'été et nous demandons beaucoup de nos employés. Du rendement, de la vitesse, de la patience, une bonne forme physique, une stabilité émotive et mentale solide.
.
Mais Big Boy nous ayant fait forte impression nous l'avons essayé. Et puis il nous a favorablement impressionné alors il s'est joint à notre groupe déluré, partageant ses soirées avec le Jeune Homme, la Waitress Insatiable, Verbatim et tous les autres.
.
Big Boy mesure plus de 6 pieds et pèse plus de 200 lbs. Ancien joueur de football qui s'est retiré suite a une blessure majeure, sa beauté n'a d'égale que son charisme et sa gentillesse.
.
Un garçon en or quoi !
.
Il y a quelques jours le Jeune Homme faisait la soirée sur la terrasse avec Big Boy et un autre serveur. Beaucoup de clients. Vraiment beaucoup de clients.
.
Mais la soirée allait bien. Bon beat, les tables rentraient une après les autres, le roulement était constant.
.
Big Boy qui sert un couple dans la mi-quarantaine, Québécois corrects à défaut d'être sympathique.
.
Couple qui semble relativement aisé, sans être non plus riche à craquer. Un couple comme on en sert plusieurs fois à tous les soirs.
.
Big Boy qui sert deux cocktails au couple en apéro et qui prends la commande de bouffe et de vin pour la suite. Tout se déroule bien.
.
Lorsque le suiteur apporte les plats principaux à la table Big Boy apporte le verre de vin blanc de la Dame, lui souhaite bon apétit.
.
Il repasse ensuite quelques minutes plus tard pour s'enquérir de leur satisfaction. Hochement de tête positif sans même lui accorder un regard. On s'habitue, croyez pas.
.
Vient la fin du repas et le moment de l'addition.
.
Big Boy qui dépose sur la table une facture de 122.54$.
.
Monsieur regarde le détaillé de la facture et fait revenir Big Boy à la table.
.
"Nous avons très bien mangés mais cependant vous avez commis une faute majeure lors de votre service Big Boy"
.
Big Boy en toute humilité s'enquiert de la nature de cette faute. Il ne fait ce métier que depuis quelques semaines, il est conscient que quelque chose peut lui avoir échappé. L'erreur est humaine.
.
"Vous avez apporté le verre de vin de ma femme avant qu'elle ait terminée son cocktail"
.
Big Boy qui s'excuse tout en expliquant à l'homme qu'il a apporté le verre de vin de la Dame en même temps que son repas, comme prévu lors de la commande.
.
Et l'homme de ne pas répondre, de placer 125 $ dans le pad de facture et de dire a Big Boy qu'à l'avenir il devrait se souvenir de ne plus commettre ce genre d'erreur.
.
La femme silencieuse depuis le début du repas prend sa bourse, se lève et quitte la table, suivie de son mari, laissant notre pauvre Big Boy à la table, la machoire à terre.
.
Quand Big Boy est venu me trouver pour me raconter cette histoire je n'ai rien pu faire d'autre que de poser une main sur son bras et lui dire, avec un léger soupir ;
.
"Ya des gens qui feraient n'importe quoi pour pas te laisser de pourboire. Ce monsieur là doit jamais rien laisser au restaurant, il doit toujours trouver une raison de pas en laisser, question de se faire à croire qu'il n'est pas cheap mais plutôt un "consommateur averti"."
.
Et Big Boy de fermer les yeux quelques secondes, de prendre une grande respiration et de replonger dans la mer de monde sur la terrasse, le sourire aux lèvres, professionnel comme tout.
.
Big Boy ce soir là qui comprenait vraiment ce qu'on voulaient tous dire par " par fois il faut juste laisser couler et passer à la prochaine table".

16.7.09

une Grand-Mère Enragée

Ya de ces gens qui font preuve de mauvaise foi comme ils respirent, j'sais pas si vous comprenez ce que je veux dire.
.
Mardi soir au resto, le Jeune Homme est un peu fatigué. en fait depuis dimanche il a défoncé son 40 heures de travail, la Waitress insatiable, son assitante-gérante étant en congé pour depuis quelques jours pour cause d'épuisement intense.
.
Le Jeune Homme ne vous l'avait pas dit? Il a eu une promotion, il est maintenant Grand Manitou du restaurant. Pour quelques sous de plus de l'heure il a finalement endossé un maximum de responsabilité. Folie et passions marchent main dans la main, sur le bord d'un précipice et c'est à se demander si une des deux n'entrainera pas l'autre dans une longue chute mortelle.. m'enfin !
.
Une femme enceinte et son petit bébé en poussette accompagnés de Grand-Maman se présentent à la porte du restaurant vers 19h00 pour souper. Des Québécois en vacance à Québec pour quelques jours. Gentilles sans plus, le genre de clientes qu'on sert sans trop remarquer et dont on ne se souvient pas. Random People quoi .
.
Grand-Mère qui prend les pétoncles mi-cuits à l'émulsion de céleri comme entrée.
.
Amère déception. Cette entrée est délicieuse, le Jeune Homme y a goutée, les clients louangent le chef à chaque reprise.
.
Grand-mère n'aime pas
.
Et Grand-Mère qui a décidée que ce soit, ELLE NE SERAIT PAS SATISFAITE.
.
Arrivent les plats principaux, Grand-Mère est déçue.
.
Sa Bavette de Boeuf (un de nos plat les plus populaire) est trop grasse, il y a trop de sauce, cette dernière ne goûte rien, etc...
.
Jeune Homme appelé à la table par leur serveur à bout d'imagination.
.
Jeune Homme qui discute avec les deux dames, qui arrive à un arrangement. Jeune Homme qui sait que le plat servi est délicieux mais qui ne veut pas jouer le nom de son établissement pour une assiètte a 21 $.
.
Jeune Homme qui fait faire un filet mignon à Grand-Mère pour le prix de la bavette, en rush, devant toutes les autres tables, pour lui faire fermer la trappe.
.
Grand-Mère qui chiale a Gueule déployée que la bouffe est pas mangeable, qu'elle espère pas être malade, que c'est donc dommage de finir ses vacances de même, d'une voix extrêmement forte et déplaisante.
.
Grand-Mère qui cherche à faire un témoignage à voix haute dans l'intérêt public de spectateurs qu'elle n'a pas, les tables aux alentous étant pour l'instant innocupés, la majorité des clients étant en terrasse.
.
Le Jeune Homme d'avertir l'hôtesse de n'installer personne sur les tables autour sous AUCUN prétexte. Cette vieille folle est bien capable de se retourner pour dire aux nouveaux clients de quitter l'établissement jambes à leur cou s'ils tiennent à leur vie.
.
Jeune Homme qui voit le serveur leur apporter l'addition avec soulagement et appréhension à la fois, ayant observé discrètement la Grand-Mère se pomper elle même au cours des 45 dernières minutes et s'attendant au grand feu d'artifice final propre à ces gens qui ont décidé qu'ils ne seraient plus jamais satisfait.
.
Il y a trois marches qu'il faut monter pour entrer à l'intérieur du restaurant. Donc trois marches à descendre lorsque les clients quittent l'établissement.
.
En voyant la mère arriver devant les marches, enceinte, avec sa poussette, l'hôtesse s'avance dans les marches et propose à la mère d'aider à descendre son chargement tout en avançant les mains sur le devant de la poussette.
.
Grand-Mère en furie qui bouscule sa fille enceinte, dévale les marches et fou une claque à l'hôtesse, la projetant presque sur le pavé de la rue, en lui crachant que nous en avons suffisemment fait pour ce soir.
.
Sans un mot de plus, avec un simple dernier regard de mépris, elle descend brusquement le landeau, sans égard pour son petit fils et quitte sans se retourner, sans même attendre sa fille enceinte.
.
Cette dernière pose la main droite sur la rampe de l'escalier, descends pesemment chaque marche, et pousse son bébé lentement, d'une démarche lourde, vers la noirceur de la nuit, jusqu'à disparaitre dans la nuit.
.
Et le Jeune Homme d'avoir un pincement au coeur en se disant que la personne la plus déçue ce soir là n'aura probablement pas été la Grand-Mère mais la fille, polie, discrète et soumise qui seule s'en retourne derrière sa mère, gênée de gestes qu'elle ne posera probablement jamais....

9.7.09

BITCH IS BACK

Le Jeune Homme et Verbatim arrivent au resto vers les 16h00. Il pleut, il fait froid, il fait gris. Comme dirais Mlle Escobar, l'été est un concept teeeeeeeeellement 2008... Et même encore!
.
Et puis voilà le soleil qui se pointe le bout du nez, la température qui monte de 10 degrés et un Jeune Homme qui court sur sa terrasse, un ordinateur dans une main, une pile d'assiette à pain dans l'autre, pressé de faire sa mise en place.
.
Verbatim qui passe à côté, le Jeune Homme qui la prend par la main et lui pointe le soleil haut dans le ciel;
.
Tu vois la grosse boule de feu dans le ciel Verbatim? C'est le Soooooooleil!
.
On se passe de commentaire s'il vous plait.
.
La soirée avance et les clients arrivent, rendus comme fous par ce beau temps impromptue, inattendue, tellement bienvenue !
.
Des plats en direct, des Québécois cheap et chialeux, quelques Ontariens aux visages fades et sans traits et aux corps vêtus de linge ROOTS et autres marques de prédilections propres aux Canadiens Anglais.
.
Un Jeune Homme qui renait de ses cendres, pour votre plaisir, on l'espère !
.
Comme disait ce grand sage inconnu de tous;
.
THE BITCH IS BACK !