If I was invisible...Wait, I already am !

15.8.08

De la Ronde (Ceci n'est pas un Post)

7h00 du matin, les yeux du Jeune Homme grands ouverts malgré lui, étendu sur le dos, seul dans son lit. Encore fatigué, incapable de dormir.
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Peu importe, il avait prévu se lever tôt. Aujourd'hui le Jeune Homme, Coloc, Miss Lafleur, Chouchou et son copain s'évadent de la Vieille Capitale.
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Aujourd'hui une folle épopée vers Montréal et la Ronde est prévue.
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Départ prévu: 9h00.
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Évidemment a 8h55 Coloc est encore à se préparer et personne n'est arrivé. Une fois n'est pas coutume mais cette fois est depuis longtemps devenue habitude.
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Finalement vers 9h15 le petit groupe se dirivent vers la "20", tout heureux d'êtres content, Chouchou coincé entre Miss Lafleur et le Jeune Homme a l'arrière de la Golf du copain de Chouchou, Lover.
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Le voyage est long mais sans tracas. Dans une halte routière ils apperçoivent un troupeau de Monsieur Barbecue qui regardent d'un côté comme de l'autre, tournant leurs têtes comme un seul homme. Où un seul chien.
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Lors d'un bref arrêt au McDo de St-Hyacinthe un homme aux long cheveux tressés, affublé d'une très chic chemise en pseudo soie de couleur criarde contemple le vide à côté d'un foyer au gas éteint. Image de Région.
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Sur l'Ile ils stationnent à voiture le plus près possible de l'entrée du Site, soit à 28 kilomètres, et déboursent la modique somme de 15 dollars pour avoir l'incroyable chance de marcher 15 minutes avant d'entrer. Tout a un prix et, à la ronde, on l'a multiplié par deux !
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Miss Lafleur, hystérique, ne cesse de nous rappeler que la Ronde a été rachetée par la compagnie 6 Flags et que peut-être, elle dit bien "peut-être" ils auront des pretzels comme aux États-Unis. Et s'il n'en ont pas, le simple fait d'y avoir cru aura été satisfaisant en soit, de préciser cette dernière.
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Météomédia avait annoncé à la dernière minute une belle journée. S'en fut une. Et une chaude aussi. Surtout avec tous ces gens.
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Une mer de monde en fait.
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C'est plaisant la Ronde. Faire la file durant plus d'une heure sous un soleil cuisant, sans pouvoir fumer (C'est interdit), sans pouvoir blasphémer (C'est interdit), et sans autre divertissement que notre impatience grandissante, c'est une autre histoire.
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Rendu à l'heure de souper nous avions trois manège à notre actif, à notre plus grand désarrois. De plus nous venions juste de découvrir que le Goliath, en plus d'être une montagne russe totalement folle et d'une hauteur mirobolante, avait le même mouvement que le roulis d'un bateau sur la mer, en accéléré. Du moins c'est la conclusion à laquelle nous sommes arrivés après que Miss Lafleur se soit ramassée avec un puissant mal de mer pour 1min30 de manège alors qu'en croisière elle doit avoir au moins une soirée en banque avant d'avoir le coeur sur la flotte. Elle suggère donc que toute personne voulant partir en croisière à l'avenir fasse un tour de Goliath avant, question de savoir s'ils ont mal au coeur ou pas. Lorsque j'ai soulevé le point qu'en dehors de la question de mal de mer le Goliath pouvait s'avérer éprouvant pour certaines personnes pour d'autres raisons tel une chute libre à 70 Km/h et quelques tourni, elle a soulevée les épaules et m'a offert sont plus charmant sourire. Chère Miss Lafleur.
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Après le souper nous avons encore fait quelques manèges sous le soleil qui descendait de plus en plus sur la Métropole, brûlés par le soleil mais totalement satisfait de notre journée.
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Nous avons retrouvés la voiture vers les 10h00 et sommes tranquillement retournés pour la Vieille Capitale et nos vies respectives, heureux des quelques heures passées ensemble, portés par la musique sur la "40" cette fois, avalant les kilomètres dans la paisible quiétude d'une autre journée pleine de beaux souvenirs à se partager.

13.8.08

Lassitude (Ceci n'est pas un Post)

Mes doigts sont posés sur le clavier, comme morts.
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Avant hier est débarquée au resto un inspecteur du MAPAQ. Ministère de l'Agriculture, des Pêches et de l'Alimentation du Québec.
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Le Jeune Homme venait d'arriver au resto, brûlé d'un autre week-end sans dessus-dessous, fracassant records de vente après records de vente, regardant entrer les milliers de dollars qui gonflent un peu plus chaque jour les poches des investisseurs et, par la bande, celles des employés.
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Sa patronne, une femme dans la jeune cinquantaine au bout du rouleau d'un été qui n'en fini plus de pleuvoir, est passée a côté de lui en lui demandant d'aller s'occuper de la Dame.
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Trois Heures. Trois heures passées avec l'inspectrice à faire le tour de l'établissement.
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Raison de sa présence? Une plainte pour intoxication alimentaire déposée par un client de la veille. Plainte non-fondée, je tiens à le préciser. C'est fou comment le commun des mortels est incapable de différencier une intoxication d'une banale gastro. Dommage.
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Mais l'inspectrice se devait de faire un suivi de la plainte. Dans son sarreau blanc, avec son filet a cheveux trop grand, elle fait le tour des cuisines, tentant de discuter avec un ou l'autre des cuisiniers débordés. Un des employé de cuisine n'est pas rentré travailler. Un serveur a "callé malade", le suiteur est arrivé en retard, le nouveau commis en formation est d'une incompétence crasse, c'est Bagdad version alimentaire.
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Tout professionnel de la restauration vous dira qu'il est très difficile, voir impossible, de rencontrer les normes du MAPAQ. Il faut avoir une bonne équipe de cuisine, des employés bien formés, etc. Ce que nous n'avons pas.
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Le rapport de l'inspectrice devrait arriver par fax aujourd'hui. S'en suivront de pénibles visites surprises. Foutu connard avec sa gastro.
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Hier soir le Jeune Homme qui espère que sa dernière soirée avant son congé se passe sans remous. Who am I kidding ?
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Le responsable de cuisine qui craque et quitte a moitié en colère, à moitié en pleurant, vers 19h00, après avoir joyeusement sauté sa coche dans le vestiaire en bas parce qu'il ne trouvait pas son sac, passant à tabac les cases des autres employés au passage, frappant dans les murs, lançant des objets qui ne sont pas sa propriété au travers de la pièce, faisant lever un vent de panique au sein de l'équipe de travail.
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Jeune Homme avec une section pleine sur la terrasse qui se retrouve en cuisine a tenter de rassembler et tenir une équipe qui craque de partout, à bout de nerfs. Deux plats de pâtes, une pizza, un filet mignon, on sort de la cuisine, débarasse une table, prend une commande de dessert, ouvre une bouteille de vin, retourne en cuisine, deux Explosions Pommes-Caramel, une Paillarde de veau, un contre-filet 12oz Medium avec riz, un nougat glacé, retour sur la terrasse, une commande d'apéro, une carte de crédit, une autre bière, une petite blague à une cliente avec un clin d'oeil, une discussion avec l'hôtesse paniquée. "On arrêtes-tu d'en prendre" ? "Non, jamais. JAMAIS". On continue. Encore et toujours. Une pâte Carbo, une verdurette, un tilapia, deux saumons grillés, un gateau au fromage, une bouteille de vin, deux cartes des desserts, une corbeille de pain, quatres verres d'eau. Une gorgée de thé glacé. Une tape dans le dos d'un gars épuisé, un sourire. Une salade césar, une autre greque, un filet mignon, un linguine au crevettes, deux desserts enfants, une lasagne, une table a débarasser, une table à remonter, des clients a aceuillir, encore deux bières, expliquer et ré-expliquer le menu, répondre aux questions, sourire, marcher, réfléchir.
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Qu'est-ce qu'on va faire sans responsable de soir?
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Qui va faire la bouffe ? Jeune Homme qui cherche déjà comment trouver un remplaçant. Qui pourrait venir faire du 300 couvert le soir avec une équipe de cuisine aussi faible?
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Et puis le temps s'est épuisé de s'étirer comme de la mélasse et l'heure de la fermeture est arrivée. Tous les employés, encore une fois, on fait un effort surhumain toute la soirée. Le close est fait à la vitesse de l'éclair, personne ne parle. L'ambiance n'est pas lourde, l'ambiance est lassitude. La Waitress Insatiable essuie un verre après l'autre dans l'office, face à une pile de supports à verre plus haute qu'elle. Patiemment, sans dire un mot, dans un silence troublé par le seule bruit de la machine a glace, elle prend un verre, l'essuie. Le lève vers le plafond, devant la lumière pour vérifier sa propreté et puis le dépose sur un cabaret. Et un autre. Et un autre. Encore un autre.
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Le Suiteur alligne les tables de la salle a manger sans parler à personne. Le commis s'arrête par automatisme au bout de la range et lève le pouce pour signifier qu'elles sont bien placées. Personne ne parle.
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Une serveuse ferme ses cartes de crédit sur le TPV. Un autre place les chaises une derrière l'autre sur la terrasse pendant que l'hôtesse sort par la porte de l'office avec les rouleaux de câbles pour les attacher. Tel une danse bien orchestrée tout se fait en silence, de lui-même.
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Les caisses sont comptées, les côtes sont données, les lumières éteintes. Et puis tout le monde s'asseoit sur la terrasse, dans le noir, au milieu des câbles, avec une pinte de bière.
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La soirée est enfin terminée.
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Une petite heure à parler, a se féliciter. Tout le monde tien tout le monde. Les gens s'encouragent, soulignent les efforts des autres, se regardent parfois en silence avec un sourire dans les yeux.
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Une fois encore ils ont réussi à passer au travers de la soirée.
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Je suis tellement fier d'eux. Mais la lassitude s'installe. L'inertie de la situation semble impossible à modifier et le JEune Homme se demande comment il est concevable de se rendre au 30 octobre dans ces conditions de travail.
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Il se le demande vraiment