If I was invisible...Wait, I already am !

23.2.08

Toi et les Autres Avant

Je profite de ce moment de solitude pour t'écrire ces quelques mots pour te remercier.
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Oui, te remercier toi, l'homme de mon rêve.
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Depuis des années tu as revêtu multiples visages, tu as figuré dans multiples décors, multiples situations. Tu as parfois été ce joli garçon croisé dans un bar, à qui j'ai parlé quelques fois. Parfois celui avec qui je travaillais. Parfois un ancien étudiant du secondaire, ou du cegep. Tu as été un parfait inconnu par moment, une connaissance par d'autres.
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Tu as été milles visages qui m'ont fait rêvé. Un homme après l'autre pour entretenir mes rêves et mes espoirs, pour incarner ce que je souhaitais et ce que je recherche.
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Tu as été tous ces fantasmes. Tous ces hommes auxquels j'ai rêvé. Le Jeune Homme aime rêver.
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La nuit dernière encore tu t'es présenté dans mes rêves sous un visage connu de vue, un simple prénom, une personne sans place et sans importance dans ma vie.
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Nous étions ensembles, nous étions bien, nous étions heureux. Tu servait de cadre pour imager ce à quoi j'aspire et, comme tous les autres, je t'ai donné une personnalité qui me convenait, sans égard à la personne propre que tu pourrais être.
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Comme toujours.
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Je suis sorti de la maison dans mon rêve, c'était l'été. Tranquillement installé sur les marches du perron, je fumais une cigarette.
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Tu es sorti derrière moi, tu as refermé la porte, et tu t'es installé à mes côtés. Tu as posé ta main sur ma cuisse et tu m'as embrassé dans le cou comme j'aime tant que tu le fasses, en rêve.
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Et puis, nous avons parlés. Je t'ai expliqué ce que je m'expliquais à moi même, je me suis parlé au travers de ton image.
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Je t'ai dit que tu n'existait pas. Tu ne t'en es pas offusqué. Tu le savais, puis que tu étais moi. Mon rêve, mon fantasme, ma création.
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Je t'ai dit tout ce que tu étais à mes yeux et à quel point tu ne l'étais que dans mes rêves. Je t'ai dit que tu n'existais que là.
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Tu as acquiescé. Tu pouvais comprendre, puisque tu étais moi. Tu savais que ta personnalité n'était qu'illusion et songe.
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Je t'ai dit avec beaucoup de mots ce qui se résumait en trop peu. Tu n'es pas celui dont tu porte le visage, ni celui dont tu portais le visage la fois d'avant, ni aucun des autres avant.
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Je t'ai expliqué doucement, patiemment, en prenant ta main. Je t'ai dit que toi et moi ne serions jamais installé ensemble sur ces marches ou ailleurs, main dans la main, sous les rayons chauds du soleil, avec cette cigarette sans saveur.
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Je t'ai répété que je recroiserais ton image et les autres à venir encore et encore sans jamais que celui que j'ai formé dans mes chimères ne devienne la vrai personne derrière l'image si pratique que j'ai volé l'instant d'un rêve.
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Tu m'as embrassé et tu m'as souris. Tu m'as dit que tu comprenais. Que tu savais. Que tu avais toujours su que tu n'étais qu'une image pour me plaire, l'instant d'un songe.
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L'utopique relation de la boite à pensée qui me sers de tête était alors parfaite car tu savais que tu n'existait pas.
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Tu as passé ton bras autour de ma taille et tu m'as serré très fort et très doucement à la fois. J'avais une boule dans la gorge, et tu le savais. Pourtant tu étais calme. Peu importe ma peine, peu importe la tienne, rien ne t'appartient de toute façon, tout est mien.
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Tu m'as promis qu'un jour l'image de mes rêves et le véritable possesseur de ce visage fusionneraient pour devenir l'homme que j'aime et qu'alors je serais heureux.
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Tu m'as souris une dernière fois, tu t'es levé, tu as passé ta main dans mes cheveux, et tu es retourné dans la maison, fermant la porte derrière toi.
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J'ai offert mon visage au soleil de mon rêve, me suis allumé une autre cigarette, et j'ai été en paix.

3 commentaires:

caroline.g a dit…

*soupir*

Chouchou a dit…

Oh Madge... Comme j'aime lire de belles histoires comme celle là... Rêver c'est vivre et vivre, c'est rêver...

Maphto a dit…

Est-ce que je me trompe si je vois dans ton « homme idéal », une représentation de toi-même ? Cet homme idéal, c'est toi. :-)