Diane Dufresne n'a jamais et ne sera jamais une de mes idole. En fait, je n'ai pas d'idole du tout.
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Je me suis toujours refusé à idolâtrer l'ensemble d'une oeuvre ou d'une personne tout d'un bloc. Je trouve que c'est simpliste, paresseux. Pire que ça ? Je trouve ça irrespectueux face à l'oeuvre ou l'artiste. Tout idolâtrer revient à admettre que chaque pièce du tout à la même valeur. C'est dorer le blason au moins beau et ternir le meilleur.
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Sauf que le Parc Belmont m'a toujours fasciné.
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Pourquoi ? Pour plein de choses et pas grand chose en même temps.
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Faut dire que je l'ai toujours aimé cette chanson. Mais pas toujours pour les mêmes raisons, pas toujours de la même façon, en quelque sorte.
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Parce qu'au fur et à mesure que le Jeune Homme chemine dans la vie, il redécouvre ce Parc Belmont sur un cycle plus ou moins régulier.
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Il la perçoit différemment, plus le temps passe.
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De l'impression de pure folie est ensuite venu ce profond sentiment de lassitude dégagée par le texte.
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Puis l'émotion derrière les paroles est venue accentuer la force de cette sensation. Accentuer mais affiner. Moduler, retenir, ajuster.
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Pas de ces émotions qui se doivent de hurler pour avoir saveur de réalité. De celles qui coulent de source, que l'on comprend sans comprendre. Sans s'en rendre compte.
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Comme si ces émotions étaient nôtres parfois.
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Avec les années cet amalgame de sentiments vifs et juste ont laissé transparaître une autre vision de l'oeuvre.
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L'émotion derrière l'émotion. Le catalyseur, le déclencheur, le vrai nerfs de l'histoire, le "je ne sais trop".
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Ce truc un peu trop vrai. Pas qu'il crée malaise mais... Il installe le doute.
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Doute que cette pauvre chanson d'une folle parmi tant d'autre contient beaucoup moins de folie qu'on n'aurait pu y croire et beaucoup plus en même temps..
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De cette folle qui nous chante qu'elle à tout compris et qu'elle joue le jeux de plein grée.
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De cet énorme mensonge qui, avec les années, transparaît de plus en plus.
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Cette pauvre folle qui ne fait que chanter pour se faire croire à elle même qu'elle à tout comprise alors qu'elle n'en est que plus folle par le mensonge qu'elle s'adresse à elle même.
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De cette folle qui accepte de jouer le jeu juste parce qu'elle sait comment y jouer et que de cette façon elle pourra continuer à se faire croire qu'elle est moins folle qu'ils ne le croient.
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De cette folle que nous sommes tous un peu, expert pour nous mentir, sans même le savoir.
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De ce Parc Belmont d'où nous sommes des millions de fou à chanter cette fausse compréhension du monde que nous nous imposons pour nous permettre, le soir venu, de rêver de ces vertes étendues ou le bonheur existe encore..
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Remarquez, p't'être que j'suis juste un peu fêlé et qu'il est trop tard. P't'être que demain je comprendrai que j'ai laissé mes doigts courrir sur ces lettres sans trop penser et sans trop de sens..
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P't'être ben...