If I was invisible...Wait, I already am !

30.6.07

Les Phrases qui Tuent.

Bon ben, j'feel pour vous parler de mon travail ces temps-ci semblerait. Quoi que vous avez pas à vous plaindre, au moins j'écris quelque chose. Pis moi ça me rend bin heureux d'avoir cette belle soupape qu'est mon blog pour déverser tout mon fiel et faire sortir la pression. M'semble que j'rentre plus heureux au travail le matin quand j'ai pu faire tout mon chialâge le soir.
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Donc je disais... Ha oui !
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Les phrases qui tuent. Vous savez de quoi je parle ? Ces phrases qu'on déteste entendre, celles de mauvaises augures, celle qui font monter notre pression sanguine de quelques crans tellement rapidement qu'un sourd pourrait entendre nos artères craquer. Ces phrases là.
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J'suis conforme à la règle, moi aussi j'en ai quelques unes. J'suis pourtant une personne assez tolérante et s'il m'arrive d'être vite sur la réplique j'ai pourtant pas habitude de m'emporter facilement.
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Mais ya de ces phrases parfois que j'entend au travail qui ont le tour de m'faire crochir les yeux et friser les ongles d'orteil, vous pouvez même pas imaginer. Le genre de phrase qui mérite un allé-simple dans l'air de service tout seul un 30 secondes pour lâcher un mot ecclésiastique ou deux en toute intimité et/ou devant une bonne partie du staff. En plus ils trouvent ça drôle les p'tits maudit.
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Que voulez-vous, semblerait que ce soit comique un fif en criss !
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Alors voici en primeur une de ces phrases qui, lorsque vous la prononcez devant moi, me procure de très intenses images mentales de ma main qui part de toute ses forces vers votre visage innocent de pauvre consommateur dans son droit.
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-J'vais prendre un Mojito. Bon. Vous pouvez remplacer le mot "Mojito" par sex-on-the-beach, pina colada, Margherita, red devil, singapour sling, ou tout autre cocktail long a faire et/ou à l'obscure recette connue de vous seul. Surtout si j'suis en plein rush.
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Essayez de vous l'imaginer là, j'vous fait même le descriptif du topo pour vous aider. 4h15, fin de l'après-midi. Il fait beau, il fait chaud. Vous êtes installé sur une terrasse d'une capacité de 108 places. Il y a trois serveurs ce qui leur fait 36 clients chacuns. Tout le monde a dîné puis ensuite est allé se promener dans le Vieux-Québec. Pis vers 4h00 tout le monde a fait, comme vous, "On pourrait aller prendre un verre avant d'aller souper!".
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Pis c'est là que vous êtes tous arrivés en même temps. Vous êtes pour la plupart passés devant l'hôtesse qui a de toute façon tellement de broue dans le toupet qu'elle se souvient même plus quelle est sa langue maternelle. Vous vous êtes installé tout seul, probablement à une table sale ou il y avait déjà des verres vides, m'obligeant à débarrasser à la va-vite et à perdre de précieuses secondes pour que vous tassiez vos coudes/sacoche/brochure touristique/bouteille d'eau/clés/etc de sur la table parce qu'évidemment vous y êtes allé du très pertinent commentaire "La table est collante" (Pauvre p'tite madame, arrêtez moi ça, j'vais vous faire un téléthon tellement vous faites pitié!).
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Pis là, alors que je vous déblatère les conneries d'usage (Bonjour!-vous allez bien?-c'est pour manger ou juste pour un verre?-Madame prendra?) en vous accordant au maximum 1 milliardième de mon attention parce que je pense encore aux précieuses secondes que vous m'avez fait perdre grâce à votre manque total de savoir vivre, vous me lâchez ça. "J'vais te prendre un mojito et/ou tout autre cocktail chiant.".
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HEEEEEEEEEEEEE CAAAAAALISS!
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Un mojito là, savez-vous c'est quoi premièrement? Ou c'est juste que c'est l'premier nom qui vous est v'nu en tête parce que depuis 1 an c'est rendu hot et trendy d'en boire ?
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Pour faire sur, j'vais vous l'expliquer. Un mojito c'est:
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1. se souvenir dans lequel des 24 sous-menus du sous-menu bar de l'ordinateur il est placé pour le puncher dans le système.
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2.Courir dans la cuisine faire chier un cuisinier qui n'a ni le temps ni le goût de me parler pour lui têter d'la criss de menthe fraîche de sa table froide à dessert.
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3. Hacher l'osti de menthe fraîche avec des gestes compulsifs et rageurs sur la plancher à découper du bar avec un couteau à fruit qui est un outil à peu près aussi utile pour ce genre d'ouvrage qu'une bêche à jardinage.
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4. Être pris pour laver la planche à découper du bar parce que ya plein de boutte de menthe pis de jus vert dessus pis que ça va tâcher les fuckin' oranges et citrons qui vont être coupés dessus après en plus de donner un très inopportun arrière-goût de menthe au citron qui sera utilisé pour givrer le verre du prochain kétaine qui va me caller un bloody cesar.
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5.Sortir un verre a zombie (Verre tubulaire à fond plat d'un demi-kilomètre de haut mais de la largeur d'un anus de bébé hamster) et foutre le p'tit tas de menthe haché dedans. Sacrer parce que la menthe est restée en parti non-négligeable collée sur les parois plutôt que de descendre au fond du verre comme c'est prévu de faire. La descendre avec une paille en serrant disant des mots pas beau à voix basse devant les clients anglophones accoudés au bar qui comprennent rien mais qui trouve ça ben drôle. Osti d'Ontariens.
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6.Mettre de la glace à ras bord. Éprouver une joie presque perverse à l'idée de faire une étape simple et facile.
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7. Mettre 1/2 once de rhum blanc dans le verre. Quasi-jubilation devant une deuxième étape simple facile et rapide.
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8. Mettre 1/2 once de rhum brun dans le verre. Atteindre l'orgasme devant cette enchaînement béni de gestes qui s'enchaînent.
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9. Échapper le bouchon du rhum brun à terre.
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10. Être désillusionné.
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11. Déposer rageusement la bouteille de rhum brun dans la main courante.
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12. Se foutre à 4 pattes pour chercher le bouchon du rhum brun tout en pestant contre le fait qu'on ai pas encore inventé les bouchons carrés qui roulent pas.
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13. Se relever avec le bouchon dans la main tout en disant à la réceptionniste de l'hôtel derrière nous qui rit de notre détresse d'aller s'acheter une vie.
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14. Chercher le sirop de canne parmi les 549206859078 sortes de sirop divers non classés en tapon dans un coin du bar peu accessible.
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15. Mettre du sirop de canne dans le verre.
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16. Prendre le pistolet à liqueur pour ajouter du Soda dans le verre pour compléter le mélange.
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17. Tomber en totale détresse devant le pistolet à liqueurs ou chaque touche est très ingénieusement étiqueté de codes simples du genre "PE", "DI", "T", etc servant à identifier le produit qui sortira du-dit pistolet.
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18. Décider de jouer safe et essayer une touche dans un verre vide. Non. Ça c'est du coke. Non, ça c'est du thé glacé. Oui!...Non, c'est du 7up. TABARNAK!!!. Bon, v'la le fuckin' soda.
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19. Renverser le verre qui a servi à tester le pistolet à liqueurs sur le comptoir.
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20. Laver le comptoir.
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21. Mettre le soda dans le verre avec un sourire totalement dément qui à au moins l'utilité de couper le goût de rire aux Ontariens.
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22. Mettre deux pailles et un bâtonnet dans le Mojito.
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23. Découvrir que le bâtonnet est trop court et qu'il a coulé dans le drink, pouvait potentiellement être dangereux pour la personne qui le boira.
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24. Envisager de le laisser là.
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25. Décider de faire preuve de professionnalisme. Tourner nonchalamment le dos aux clients Ontariens et retirer le bâtonnet avec vos doigts.
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26. Décorer le verre d'une branche de menthe et déposer sur le cabaret.
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27. Vous faire dire que votre branche de menthe est laide par la réceptionniste de l'hôtel et lui répondre d'aller s'faire foutre.
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28. Déposer le Mojito devant le client sur la table avec un sourire fake acquis au cours de nombreuses années de pratiques.
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29. Se trouver dans la merde parce qu'on a perdu le contrôle de la terrasse.
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30. Aller à la prochaine table, se faire commander un sex on the beach et sangloter.

9 commentaires:

Pierrot Lapin a dit…

tourlou

"pour chercher le bouchon du rhum brun tout en pestant contre le fait qu'on ai pas encore inventé les bouchons carrés qui roulent pas."

(rire de lapin dans un buisson)

Il y a juste une sorte d'Amaretto avec des bouchons carrés. C'est sur que ce serait pratique des fois des affaires carrés. Genre des cents carrés. Comme ca quant tu les échappe par terre elle roule pas en dessous des meubles.

C'est sur ca doit être chiant à faire des drinks compliqués quant il y a un énorme line-up.

bye

Chouchou a dit…

C'est la yeule pleine de coke et le nez pleins d'morve que j'ai dû aller en vitesse aux toilettes faire un p'tit ménage d'un peu de tout.. MAIS... Je ne crache que très rarement, vous êtes avertis!

Valérie-Ann a dit…

Lol! Oui, je sais! Et je sais que ça fait du bien! Encore, encore!!!

caroline.g a dit…

La prochaine fois, je vais la jouer safe en commandant un verre d'eau avec mon plus beau sourire... Et je seconde Val: on sait que ça te libère, et en plus ça nous fait tordre de rire, alors comme dirait Kimie: "cor, cor, cor !" :o)

Martin a dit…

(lecteur depuis un bout, posteur vierge jusqu'à là)

en tant que fan de drinks aux recettes obscures et ayant des noms impossibles à prononcer (la bière, pas pour moi), ton malheur raconté étape par étape m'a bien fait rire.

Je vais moi aussi y penser deux fois avant de commander un drink qui prend sûrement 20 minutes à faire. :)

mais dis-moi, y'a personne qui s'est foutu d'engager un barman dédié? :P

Anonyme a dit…

dit donc ça m'a l'air passionnant la vie de serveur. ça t'arrive pas d'avoir de furieuses envies de meurtre des fois ?

Jeune Homme a dit…

Le pire c'est que c'est pas si frustrant que ça. Sauf que ça prend juste une fois ou on a une légère irritation pour ensuite extrapoler à la puissance 10 et finir par imaginer le pire du pire !:P

Mlle Escobar a dit…

HAHAAHAHAHAHAH!
je sais que j'écris toujours la même câlisse d'affaire quand je laisse un commentaire ici, mais bordel que je suis toujours crampée quand je te lis :)
moi qui songeais à commander un mojito parce que je me demandais c'est quoi, je vais donc laisser faire par solidarité.

Un bloody ceasar c'est quétaine????

Jeune Homme a dit…

définitivement!
Le bloody cesar c'est le toupet crêpé des drinks. C'est totalement 80's !