If I was invisible...Wait, I already am !

30.5.07

À Go on se Montre la Poche !

Je sais, je suis pas placé pour parler. J'ai pas habitude de mâcher mes mots, et j'me suis jamais gêné pour rentrer dans tout le monde sans faire attention à personne.
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Mais moi, j'suis pas journaliste. J'crois pas avoir de devoir réserve par rapport à mes écrits. Il y a certes une limites à ne jamais dépasser, mais je crois que la mienne est beaucoup plus loin que la leur.
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La limite de ce que tu peux dire devrait toujours être plus proche dans l'exercice de tes fonctions que dans ta vie privée. Un journaliste, c'est un formateur de l'opinion publique. C'est une sommité et ce qu'il écrit, c'est considéré comme étant réalité par la majorité des lecteurs.
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Sauf quand c'est tellement gros et ridicule que tout le monde peut le décrier haut et fort. Mais parfois c'est juste assez subtil pour qu'on y porte même pas attention. C'est secondaire, sans importance, mais tout de même. Ya un p'tit quelque chose.
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J'viens de tomber sur un bel exemple de ce dont je vous parle. Sur cyberpresse, cet article de Ève Dumas, une totale inconnue pour moi. Sûrement quelqu'un de bien. Sûrement une personne qui n'a même pas conscience du préjugé qu'elle véhicule, qui n'a probablement même pas ce préjugé.
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Le texte porte sur cette folle obsession de la chasse aux poils qui gagne les hommes depuis quelques temps.
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"Mais, dans la réalité, combien de mollets rasés, de torses épilés et de testicules tondus observez-vous dans votre entourage (à moins que votre entourage habite le Village gai ou que vous travailliez dans l'industrie de la mode ou de la porno) ?"
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J'sais pas.
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J'vis pas dans l'village. Mais dans ma tête, j'crois pas qu'ils passent le temps à s'entre-exhiber leurs gosses dans la rue. Ou entk, s'ils le font, dites moi sur quelle rue ça se passe, je suis curieux de voir.
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J'veux pas monter aux barricades, je sais que c'est assez anodin comme remarque. J'le fais pas non plus pour obtenir quelques commentaires enflammés à la suite du texte.
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J'trouve juste l'analogie inutile et le message sous-jacent (Les gay et les acteurs pornos voient autant de poches les uns que les autres) déplorable.
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Pis vu qu'ici c'est mon p'tit bout d'web à moi, j'avais l'goût d'le dire.

3 commentaires:

Marc-André a dit…

Tu fais bien. En lisant l'édition papier de La Presse en revenant du boulot j'ai moi aussi accroché sur cette ligne. Je me suis dit que ça véhiculait non seulement les gays voient la poche de l'autre plus souvent, mais en plus que tous les gays sont épilés/rasés de partout, et qu'on peut nous mettre dans le même panier que des acteurs pornos.

Mon ambition dans la vie est, pour l'instant du moins, de devenir journaliste, et en tant que tel je m'insurge doublement devant cet extrait d'article.

Merci de soulever cette citation ici.

Anonyme a dit…

Je ne crois pas à la thèse de l'analogie véhiculant des préjugés péjoratifs. Les gays font plus attention à leur pilosité que la majorité des hétéros - je le constate très souvent soit au gym, soit dans mon cercle d'ami.

Elle a prit pour acquis une évidence. Il n'y a pas à s'offusquer et à en faire un Jan Wong de Mme Dumas, semble t'il.

Stéphane a dit…

Je suis partiellement d'accord avec les deux thèses. Certes, en lisant rapidement on constate que l'analogie est plus que douteuse. Mais je ne crois pas que la pauvre tite-chouette soit mal intentionnée... elle a probablement considéré ce fait comme d'une évidence acceptée de tous. Faudrait juste pas qu'elle s'habitue à utiliser de tels raccourcis intellectuels.