Lettre ouverte à la p'tite criss qui yeule

Toi !
La p'tite criss qui yeule, dans la cours d'école, en face de mon appartement. Depuis des semaines, à tous les matins, ton cri strident me tire des bras de morphée, moi qui aie tellement besoin de sommeil. À tous les matins, lors de ta récréation, la même pensée tourne en rond inlassablement dans ma tête. " Elle va bin arrêter... Elle va bin arrêter... Elle va bin arrêter." Mais tu ne t'arrêtes pas. Fidele au poste, pendant 15 minutes, tu hurles sans relache. Sans aucune considération pour le voisinage. Tu hurles comme personne d'auter n'a probablement jamais hurlé. D'un cri si perçant, si aigue, si puissant, que les vitres de mon appartement en shakent. Je sais qu'au fond de toi, tu n'es probablement pas bien méchante. Que si tu yeule sans cesses, comme une vrai folle, c'est juste pour avoir un peu d'attention et d'amour. Je comprends. Mais pourrais tu rechercher l'amour durant ta récréation du midi ? 9h30 le matin n'est pas l'heure idéale pour faire comprendre à tout Saint-Sauveur que ta mère monoparentale sur l'aide sociale ne peut que te détester car tu es la plus grosse erreur de sa vie, aussi injuste que ce soit. Et parfois je rêve, tu sais petite fille? Je rêve d'un monde où ta mère ne se serait pas faite culbuter par le premier joueur de hockey lorsqu'elle avait 16 ans. Je rêve d'un monde ou les matins sont silencieux, ou le sommeil à un goût de paradis.

En dernier, petite fille qui yeule. Ne te surprends pas si un jour, en perdant patience, tu me vois traverser la rue pour entrer dans la cours d'école et me diriger vers toi, une lueur indéfinissable dans les yeux. Ne perds pas ton temps à être surprise. Cours. Car si je met la main sur toi, je te garantie que tu finiera pendue avec la chaine d'une des balançoire, avec moi a tes côté, qui poussera des cris encore plus aigües que les tiens... Des cris de joie incontrolables.

P.S.
FARME TA YEULE !