De si beaux yeux

Il a de si beaux yeux.

J'ai un ami à moi, que j'apprécie beaucoup. Ce n'est pas un ami proche, mais plutôt le genre de connaissance qu'on est toujours content de croiser.

Ce soir je suis allé prendre un verre au bar, espérant qu'un de mes ami y serait, puisque je n'avais pas réussi a le rejoindre. Et bien, il n'y était pas, probablement occupé ailleurs a sauver le monde, une permanente à la fois ( Il est coiffeur.. )

Par contre, cet Ami à Moi, il y était. Avec d'autres de ces amis(?)

Je met le "?" entre parenthèses parce que plus lui et moi discutions, plus je découvrais qu'ils n'étaient pas vraiment ses amis, et qu'il était avec eux sans trop savoir pourquoi.

Appelons cet ami "Beau Gosse".

Car oui, il est beau gosse.

He bien, Beau Gosse, c'est l'histoire de sa vie, cette soirée là. Beau gosse désespère de trouver l'âme soeur, mais ne trouve pas. Car il ne voit pas.

Ses beaux grands yeux, d'un bleu foncé qu'ils semblent presque noirs parfois, ne voient rien.

Les gens sont après lui comme des mouches après une topless pleine de crème solaire a la noix de coco sur une plage de brossard, et il ne voit rien.

Les gens l'adorent. Il est jeune, mince, beau, intelligent, gentil, attentionné, chaleureux, affectueux.

Il touche les gens, autant mentalement que physiquement, et fait chavirer le coeur de plusieurs.

Mais il ne voit pas.

Et les gens, après quelques temps, se lassent, car il ne voit pas.

Leur intérêt, la lumière qui brille dans leurs yeux lorsqu'il les regardent, leur façon de l'effleurer discrètement, pour arracher un ultime contact physique.

Et moi, je vois.

Je ne vois pas Beau Gosse. Je vois ses yeux.

Les plus beaux yeux que je connaisse, ces yeux aveugles, dans lesquels ne se reflète que tristesse et mélancolie.

Je suis content d'être moi, beau sans être un apollon.

Quand les gens me voient, je les voit aussi.

Si tout le monde ne voyait que moi, peut-être à la longue deviendrais-je aveugle, moi aussi, comme Beau Gosse.